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Plus de 90 blessés dans de nouveaux heurts à Jérusalem

Depuis des semaines, les tensions sont vives à Jérusalem mais aussi en Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël. © KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH
Depuis des semaines, les tensions sont vives à Jérusalem mais aussi en Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël. © KEYSTONE/EPA/ALAA BADARNEH


Publié le 09.05.2021


De nouveaux heurts samedi soir entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont fait plus de 90 blessés dans différents quartiers de Jérusalem-Est, ont annoncé les secouristes. La veille, 205 Palestiniens avaient été blessés et 18 policiers israéliens.

Dans la foulée de ces violences, une roquette a été tirée de la bande de Gaza vers Israël, qui a immédiatement répliqué en bombardant des positions du mouvement islamiste Hamas dans l'enclave palestinienne.

"Il y a eu 90 blessés lors de violents affrontements" à Jérusalem, a indiqué dans une mise à jour le Croissant-Rouge palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan. Selon ces secouristes, la majeure partie de ces personnes, incluant des mineurs, a été blessée par des impacts de balles en caoutchouc ou de grenades assourdissantes.

Les forces de l'ordre israéliennes ont utilisé aussi un canon à eau putride afin de disperser des Palestiniens, dont certains ont lancé des projectiles en direction des policiers. Les heurts ont éclaté dans différents secteurs de Jérusalem-Est.

Appel au calme

Vendredi soir, des accrochages sur l'esplanade des Mosquées avaient fait plus de 200 blessés, soit les plus importants heurts dans la ville sainte ces dernières années. Samedi soir sur l'esplanade, des dizaines de milliers de Palestiniens ont prié dans un calme relatif à la suite de l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le ramadan. Le directeur de la mosquée Al-Aqsa, située sur l'esplanade, a appelé les fidèles au "calme", selon un journaliste de l'AFP sur place.

Dans le quartier de Cheikh Jarrah, théâtre de protestations quotidiennes depuis plusieurs jours contre la possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens, des Palestiniens sont de nouveau descendus dans la rue. Ils ont lancé des pierres en direction des forces de l'ordre israéliennes. Celles-ci ont dit avoir arrêté deux personnes pour avoir usé de "gaz poivre" contre leurs agents.

La police avait indiqué plus tôt dans la journée avoir limité l'accès à la vieille ville de Jérusalem-Est pour empêcher les Palestiniens de "participer à des émeutes violentes". Un bus venant du sud de Jérusalem a ainsi été arrêté et certains des passagers palestiniens ont été interpellés par la police, a constaté un journaliste de l'AFP.

Vives tensions

Depuis des semaines, les tensions sont vives à Jérusalem mais aussi en Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël, où les Palestiniens ont manifesté contre les restrictions d'accès imposées par Israël à certains secteurs durant le ramadan et la possible éviction de Palestiniens de Cheikh Jarrah.

"Israël agit de manière responsable pour faire respecter l'ordre et la loi à Jérusalem tout en assurant la liberté de culte", a déclaré le premier ministre Benyamin Netanyahou lors d'une réunion avec des responsables de la sécurité.

Le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, a de son côté appelé les Palestiniens à rester sur l'esplanade jusqu'à jeudi, jour devant marquer la fin du ramadan. Il a également menacé Israël d'attaques si la cour suprême validait, dans une décision attendue ce lundi, les évictions de Cheikh Jarrah.

Après les violences de vendredi, les Etats-Unis ont demandé aux "responsables israéliens et palestiniens d'agir pour mettre un terme à la violence". Ils ont également exprimé leur inquiétude quant à "l'expulsion potentielle des familles palestiniennes de Cheikh Jarrah".

Chef de file des monarchies arabes du golfe Persique, l'Arabie saoudite a dénoncé ces possibles expulsions. L'Iran, la Tunisie, le Pakistan, la Turquie, la Jordanie, ou encore l'Egypte ont condamné les agissements israéliens.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU, UE) a dit sa "profonde préocupation" et a appelé Israël à faire preuve de "retenue".

ats, afp

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