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Pour l'opposant vénézuélien Guaido, la pression ne fait que débuter

Juan Guaido tente de rallier les fonctionnaires à sa cause. © KEYSTONE/EPA EFE/RAYNER PENA
Juan Guaido tente de rallier les fonctionnaires à sa cause. © KEYSTONE/EPA EFE/RAYNER PENA


Publié le 06.03.2019


L'opposant vénézuélien Juan Guaido, "président par intérim", s'est dit mardi prêt à soutenir un éventuel appel syndical à la grève. Il a prévenu que la pression "ne fait que commencer" sur le pouvoir, qui annonce, lui, une contre-manifestation.

Resté silencieux depuis le retour triomphal de son rival lundi à Caracas, accueilli par des milliers de partisans et les ambassadeurs d'une douzaine de pays, le président vénézuélien Nicolás Maduro est apparu en fin d'après-midi pour présider une cérémonie militaire en hommage à Hugo Chávez, décédé il y a six ans le 5 mars 2013.

Devant le mausolée de l'ancien président socialiste, dans une caserne de Caracas, M. Maduro a appelé à manifester le 9 mars, "quatre ans après" l'annonce de premières sanctions par le président américain Barack Obama. La date choisie par le gouvernement coïncide opportunément avec celle choisie par Juan Guaido pour un rassemblement.

"Appui" aux arrêts de travail

M. Guaido, "président par intérim" de 35 ans reconnu par une cinquantaine de pays, a entamé des consultations en rencontrant les syndicats de fonctionnaires dans la perspective d'un gouvernement de transition.

"Il pensait que la pression avait atteint son maximum, mais elle ne fait que commencer", a-t-il assuré à propos du gouvernement, précisant à l'issue de la réunion qu'il "appuierait" les arrêts de travail auxquels appelleraient éventuellement les syndicats du pétrole, de l'éducation, des municipalités et des gouvernorats, de la santé, des médias publics et des services de base. Mais il n'a pas lui-même appelé à la grève.

Dans le cadre des pressions qu'il entend exercer sur le pouvoir en place, M. Guaido cherche à assurer son contrôle sur l'administration d'Etat, qu'il considère "victime du chantage et des persécutions" du régime. Selon lui, les représentants syndicaux ont proposé de s'orienter vers des "arrêts de travail perlés dans l'administration publique", mais il n'a pas détaillé.

Sous Hugo Chavez, le Venezuela comptait près de 4,5 millions de fonctionnaires. Ce nombre a dû être réduit en raison de la grave crise économique qui frappe le pays, avec une contraction du PIB de 50% depuis 2014 et une inflation à huit chiffres. Le salaire minimum mensuel, 18'000 bolivars, permet à peine d'acheter deux poulets.

ats, afp

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