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Pour ses 100 ans, Prométerre veut rapprocher ville et campagne

Onze miniparcelles ont été créées le long de la coulée verte, au-dessus des voies du M2 près d'Ouchy. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Onze miniparcelles ont été créées le long de la coulée verte, au-dessus des voies du M2 près d'Ouchy. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Des légumes d'hiver poussent sur la première parcelle. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Des légumes d'hiver poussent sur la première parcelle. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
En raison de la terre trop mouillée, le tracteur n'a pas pu semer les céréales mardi. Il devrait le faire un de ces prochains jours. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
En raison de la terre trop mouillée, le tracteur n'a pas pu semer les céréales mardi. Il devrait le faire un de ces prochains jours. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 29.09.2020


Des miniparcelles de céréales en plein Lausanne: pour ses 100 ans, Prométerre amène un morceau de campagne en pleine ville. L'objectif est de mieux faire connaître les métiers de la terre qui sont soumis à de fortes mutations.

Il y a 100 ans naissait la Chambre vaudoise d'agriculture, devenue Prométerre en 1995. Cette Association des métiers de la terre, dont sont membre 99% des agriculteurs, vignerons, maraîchers et arboriculteurs vaudois, a saisi cet anniversaire pour proposer aux citadins de se familiariser avec le travail de la terre.

La population est devenue plus soucieuse du contenu de son assiette mais, paradoxalement, elle s'est éloignée des champs, a relevé mardi devant la presse Claude Baehler, président de Prométerre. "Un fossé s'est créé entre villes et campagnes. Pour le combler la communication est cruciale", a renchéri Luc Thomas, directeur.

Colza et céréales

Colza, légumes d'hiver, couverts végétaux et bientôt céréales: onze petites parcelles ont été ensemencées le long de la coulée verte, la promenade qui recouvre le métro m2 près d'Ouchy. A un jet de pierre du siège de l'association, le quartier Jordils va devenir durant un an le centre d'une série d'ateliers et de rendez-vous divers.

Au printemps, un restaurant et une épicerie ouvriront à l'enseigne de Terre vaudoise, la marque de Prométerre. Un Prix de l'innovation agricole sera lancé en mars. Au menu également: une exposition de photos d'époque, des brunchs avec visites commentées et la sortie d'un livre intitulé "Cent ans de politique agricole vaudoise".

Mutations et défis

L'agriculture a pour mission de nourrir la population, tout en entretenant le paysage. Mais cette activité est entre les mains d'une proportion toujours plus faible de la population: moins de 3% aujourd'hui. Vaud, deuxième canton agricole de Suisse, compte 3500 exploitations, vignerons compris. Ce chiffre a subi une constante érosion, mais semble en train de se tasser, selon Luc Thomas.

Depuis plusieurs années, le secteur fait face à d'énormes défis. "L'agriculture d'hier n'est plus comparable à celle d'aujourd'hui", a relevé le conseiller d'Etat Philippe Leuba. Mais des perspectives d'avenir existent. "Les écoles d'agriculture sont pleines".

Pas opposer villes et campagnes

Natacha Litzistorf, municipale lausannoise et petite-fille de paysans, a déploré la disparition d'exploitations agricoles et s'est agacée de ceux qui veulent opposer ville et campagne. Elle appelle à un nouveau pacte "villes-campagnes".

L'agriculture vaudoise reste malgré tout "un acteur clé de la branche à l'échelle suisse", selon Luc Thomas. Et Prométerre se réjouit d'être une association "écoutée". Le canton a la particularité d'avoir délégué à la profession certaines tâches publiques essentielles. "Bon nombre de mes collègues en Suisse envient ce partenariat", a dit le conseiller d'Etat Philippe Leuba.

Défis sur le terrain

Avec ses semis sur la coulée verte, Prométerre veut illustrer très concrètement les contraintes que le paysan peut rencontrer dans ses champs. Pas d'engrais, pas de traitements: aucune intervention phytosanitaire ne sera effectuée. "On essaye de représenter le mieux possible ce qui peut se passer sur une exploitation", a expliqué sur place Dimitri Martin, conseiller agricole.

Pour l'heure, le colza a bien poussé mais le résultat final est incertain. Semé en août-septembre, il ne sera récolté qu'en juillet de l'année prochaine. Une culture au long terme qui peut subir des attaques de ravageurs."Sur certaines cultures sensibles, il peut y avoir de gros dégâts. On ne sait pas à quoi s'attendre", a-t-il dit.

ats

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