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Prix Sakharov du Parlement européen à l'opposition au Bélarus

L'opposition au président Alexandre Loukachenko au Bélarus est emmenée par sa figure de proue Svetlana Tikhanovskaïa. © KEYSTONE/EPA/TATYANA ZENKOVICH
L'opposition au président Alexandre Loukachenko au Bélarus est emmenée par sa figure de proue Svetlana Tikhanovskaïa. © KEYSTONE/EPA/TATYANA ZENKOVICH
L'opposition au président Alexandre Loukachenko au Bélarus est emmenée par sa figure de proue Svetlana Tikhanovskaïa. © KEYSTONE/EPA/TATYANA ZENKOVICH
L'opposition au président Alexandre Loukachenko au Bélarus est emmenée par sa figure de proue Svetlana Tikhanovskaïa. © KEYSTONE/EPA/TATYANA ZENKOVICH


Publié le 22.10.2020


Le Parlement européen a décerné jeudi le prix Sakharov des droits humains à "l'opposition démocratique" au président Alexandre Loukachenko au Bélarus, emmenée par sa figure de proue Svetlana Tikhanovskaïa, a indiqué jeudi son président David Sassoli.

"Ils ont de leur côté une chose que la force brutale ne pourra jamais vaincre: la vérité. N'abandonnez pas votre combat. Nous sommes à vos côtés", a-t-il twitté. Cette candidature était soutenue par les principaux groupes politiques du Parlement, notamment le PPE (droite), S&D (socialistes et démocrates) et Renew Europe (centristes et libéraux).

Cette candidature était soutenue par les principaux groupes politiques du Parlement, notamment le PPE (droite), S&D (socialistes et démocrates) et Renew Europe (centristes et libéraux).

La récompense devrait susciter la réprobation de Minsk, mais aussi celle de Moscou, soutien du président Loukachenko. Les autorités russes avaient déjà dénoncé le choix du lauréat en 2018, le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, alors emprisonné.

Contestation de masse

Depuis le scrutin présidentiel controversé du 9 août, le Bélarus est le théâtre d'une contestation de masse inédite contre la réélection d'Alexandre Loukachenko, le président ayant établi depuis 1994 un régime inspiré du dirigisme économique et politique soviétique.

Tous les dimanches, les Bélarusses sont des dizaines de milliers, malgré le risque d'arrestation et désormais la menace d'usage de balles réelles, à manifester à Minsk et d'autres villes. Le samedi est l'occasion d'une marche de milliers de femmes, et le lundi de retraités.

Plusieurs distinctions

Outre Mme Tikhanovskaïa, le Parlement européen distingue neuf personnalités de l'opposition, dont les deux femmes qui ont fait campagne à ses côtés, Maria Kolesnikova, aujourd'hui emprisonnée, et Veronika Tsepkalo, en exil, ainsi que la lauréate du prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch. Mais aussi le mari de Svetlana Tikhanovskaïa, le blogueur Sergueï Tikhanovski, ainsi que le Mikola Statkevitch, figure historique de l'opposition, tous deux en prison.

Mme Tikhanovskaïa a elle enregistré les soutiens de l'UE, d'Angela Merkel, d'Emmanuel Macron. Un appui à double tranchant, Moscou et Minsk n'ayant de cesse de dénoncer un complot occidental.

La remise du prix Sakharov doit se tenir le 16 décembre.

Doté de 50'000 euros et décerné pour la première fois en 1988 à Nelson Mandela, ce prix "pour la liberté de l'esprit" doit son nom au physicien nucléaire Andreï Sakharov, figure de la dissidence à l'époque de l'URSS.

"Pour le peuple bélarusse"

Le prix Sakharov "une récompense pour le peuple bélarusse", a salué la dirigeante de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa depuis le Danemark. "Ce n'est pas ma récompense personnelle, c'est une récompense pour le peuple bélarusse", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Copenhague, où elle effectue une visite de deux jours.

"Je ne serais personne sans le peuple bélarusse. Et de la même façon s'il n'y avait pas de leader, le peuple bélarusse ne serait pas capable de s'unir pour continuer la lutte", a affirmé la meneuse du mouvement contre le président Alexandre Loukachenko.

"C'est un signe pour notre régime devant d'autres pays que notre combat pour la dignité humaine, les droits humains, sont très importants pour nos pays voisins", a-t-elle encore salué. "Nous nous battons et nous n'allons pas abandonner", a promis la politicienne de 38 ans, contrainte à l'exil en Lituanie.

ats, afp

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