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Procès Roundup: accord sur les dommages et intérêts à 78,5 millions

Le plaignant avait abondamment utilisé du Roundup dans le cadre de son travail de jardinier (archives). © KEYSTONE/AP/REED SAXON
Le plaignant avait abondamment utilisé du Roundup dans le cadre de son travail de jardinier (archives). © KEYSTONE/AP/REED SAXON


Publié le 01.11.2018


Le jardinier américain souffrant d'un cancer, qu'il attribue au Roundup, a accepté de voir réduits de 289 à 78,5 millions de dollars les dommages et intérêts qu'il doit recevoir. Monsanto, qui a nié toute dangerosité du glyphosate, compte faire appel du verdict.

Le 10 août, un jury populaire du tribunal de San Francisco avait conclu que l'entreprise américaine avait agi avec "malveillance" en cachant le caractère potentiellement cancérigène du glyphosate et que ses désherbants grand public Roundup et professionnel RangerPro avaient "considérablement" contribué à la maladie du plaignant, âgé de 46 ans au moment du procès.

A l'issue de ce procès historique, le jury avait condamné Monsanto à verser quelque 289 millions de dollars: 39 millions au titre du préjudice moral et financier infligé au plaignant et 250 millions de dommages destinés à punir la firme.

Monsanto avait alors annoncé son intention de faire appel et avait aussi officiellement demandé à la juge d'organiser un nouveau procès, une procédure distincte de l'appel. La juge avait maintenu le verdict sur le fond, mais avait demandé une forte réduction des dommages punitifs infligés à Monsanto.

8000 procédures

Elle estimait en effet que compte tenu de l'importance de la compensation de 39 millions de dollars octroyée au plaignant au titre des ses préjudices moraux et économiques, il convenait d'infliger au maximum la même somme en dommages punitifs à Monsanto, soit 78,5 millions de dollars au total.

Il avait jusqu'au 7 décembre pour accepter ou non cette nouvelle somme. En cas de refus, la juge prévoyait d'organiser un nouveau procès mais uniquement pour fixer un nouveau montant de dommages punitifs.

Même s'ils pensent "qu'une baisse des dommages punitifs était injustifiée", ses avocats se sont une nouvelle fois réjouis mercredi du fait que le verdict du mois d'août a envoyé "un message fort" destiné à mettre un terme au "comportement de Monsanto". L'homme avait abondamment utilisé Roundup et RangerPro dans le cadre de son travail, pendant deux ans, à partir de 2012.

Ce procès historique était le premier mettant sur le banc des accusés les produits au glyphosate de Monsanto. Selon Bayer, qui a racheté Monsanto, il y a 8000 procédures juridiques en cours rien qu'aux Etats-Unis contre les produits au glyphosate de Monsanto, qui vend du Roundup depuis 40 ans.

ats, afp

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