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Progrès dans les négociations sur l'Iran entre l'Europe et les USA

Les hauts représentants de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne estiment progresser vers un nouveau cadre pour l'accord sur le nucléaire iranien. Ce texte répondrait aux attentes du président américain Donald Trump (image symbolique). © KEYSTONE/AP/VAHID SALEMI
Les hauts représentants de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne estiment progresser vers un nouveau cadre pour l'accord sur le nucléaire iranien. Ce texte répondrait aux attentes du président américain Donald Trump (image symbolique). © KEYSTONE/AP/VAHID SALEMI


Publié le 13.04.2018


Les hauts représentants de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne estiment progresser vers un nouveau cadre pour l'accord sur le nucléaire iranien. Ce texte répondrait aux attentes du président américain Donald Trump, a affirmé jeudi un diplomate européen.

Les directeurs politiques des ministères britannique, français et allemand des Affaires étrangères ont été reçus mercredi au département d'Etat américain par Brian Hook, directeur des affaires politiques, a-t-on appris auprès de deux sources informées des discussions.

"Nous sommes sortis en ayant le sentiment d'avoir effectué des progrès intéressants afin de répondre aux inquiétudes du président (Trump) et de nous rapprocher d'un accord", a dit ce diplomate à un petit groupe de journalistes.

Un second diplomate européen, contacté par Reuters, s'est montré moins optimiste. Il a expliqué que même si la troïka européenne parvenait à un accord avec le département d'Etat, rien ne garantissait que Trump le reprendrait à son compte.

"Tout est possible, mais s'il ne renouvelle pas la levée des sanctions, la situation se dégradera rapidement, la confiance sera morte et les Iraniens risquent eux aussi de se retirer (de l'accord)", a-t-il dit. "Au final, tout dépendra d'une personne particulièrement versatile."

Le JCPOA (Plan d'action global conjoint), signé en juillet 2015 par l'Iran, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne, a mis en place un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée progressive des sanctions contre Téhéran.

Corriger les "terribles défauts"

Donald Trump conteste le bien-fondé de ce texte, ratifié par l'administration de Barack Obama, qu'il qualifie de "pire" des accords. Le 12 janvier dernier, le chef de la Maison Blanche a renouvelé la suspension des sanctions économiques dont bénéficie l'Iran aux termes de cet accord.

Mais Donald Trump a fixé le même jour un ultimatum de 120 jours, soit jusqu'au 12 mai, aux Etats-Unis et aux signataires européens pour corriger les "terribles défauts" dont souffre, selon lui, cet accord. Faute de quoi il refusera de prolonger l'assouplissement des sanctions américaines contre la république islamique.

Trump, par ailleurs soucieux de contrer l'expansionnisme iranien au Moyen-Orient qui va à l'encontre des intérêts de ses alliés saoudien et israélien, voit trois défauts principaux dans l'accord de Vienne: 1. il ne porte pas sur les programmes balistiques de la république islamique; 2. les conditions qui encadrent l'action des inspecteurs internationaux ne sont pas satisfaisantes; 3. la limitation dans le temps de l'encadrement strict des activités iraniennes en matière d'enrichissement de l'uranium pose problème.

Ce sont ces trois points que le président américain veut rectifier.

Haute lutte

Les puissances européennes signataires du JCPOA ont vu dans cet ultimatum une menace contre un accord négocié de haute lutte et s'emploient depuis lors à tenter de le sauver.

Selon un document obtenu mi-mars par Reuters, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont proposé à leurs partenaires européens de nouvelles sanctions contre l'Iran visant ses activités balistiques et son rôle en Syrie dans l'objectif de convaincre les Etats-Unis de préserver l'accord de 2015.

Jeudi, lors de son audition de confirmation au Sénat américain, le secrétaire d'Etat désigné, Mike Pompeo, a dit vouloir trouver un nouvel accord avec l'Iran, et cela même si Donald Trump décidait de mettre fin à la levée des sanctions américaines à l'égard de Téhéran.

ats, reu

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