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Retour des carburants aux anciens prix, et des élèves en classe

L'Equateur a retrouvé le calme suite à l'accord entre le gouvernement et les indigènes, fer de lance des manifestations qui ont été marquées par de durs affrontements. © KEYSTONE/EPA EFE/BIENVENIDO VELASCO
L'Equateur a retrouvé le calme suite à l'accord entre le gouvernement et les indigènes, fer de lance des manifestations qui ont été marquées par de durs affrontements. © KEYSTONE/EPA EFE/BIENVENIDO VELASCO


Publié le 15.10.2019


Les prix des carburants sont revenus mardi en Equateur au niveau d'avant la crise sociale de ces derniers jours, suite à l'accord entre le gouvernement et les indigènes, fer de lance des manifestations. Les établissements scolaires ont rouvert.

La hausse des prix des carburants qui, le 3 octobre avaient plus que doublé, a été annulée, de même que celle des tarifs des transports publics qui, en conséquence, avaient augmenté jusqu'à 40%. Le président Lenin Moreno a retiré lundi le décret décrié qui supprimait les subventions de l'Etat aux hydrocarbures et avait déclenché une crise sans précédent pour le gouvernement de ce pays pétrolier, au pouvoir depuis mai 2017.

Huit morts

Des manifestations, marquées par de durs affrontements, ont fait en douze jours huit morts et 1340 blessés, dont certains sont dans un état critique, a précisé le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits. Le ministère de l'Intérieur a pour sa part fait état de 1419 arrestations.

Mardi, le prix du galon (environ 3,8 litres) de diesel a baissé de 2,30 dollars à 1,03 et celui de l'essence ordinaire de 2,40 dollars à 1,85, a constaté l'AFP dans plusieurs stations-service du nord de Quito.

Les classes, suspendues par les autorités, ont repris mardi. Plus de deux millions d'écoliers, collégiens et lycéens sont retournés en cours.

Privilégier la paix

Depuis Guayaquil (ouest), où il a transféré le siège du gouvernement pendant la crise, le président Moreno, ancien allié de son prédécesseur socialiste Rafael Correa (2007-2017), a affirmé lundi que le "pays retrouve rapidement le calme". "Ces journées doivent nous enseigner à privilégier la paix, la stabilité, la sécurité", a-t-il déclaré dans un message télévisé.

Durant la contestation, des manifestants avaient pris d'assaut le siège du gouvernement, envahi momentanément hémicycle du parlement, incendié un bâtiment public et attaqué les locaux de deux médias dans la capitale. La mobilisation s'était étendue à d'autres villes du pays, avec blocages de routes et puits pétroliers à l'arrêt, jusqu'à ce que le chef de l'Etat accepte de retirer le décret contesté dimanche soir, à l'issue de négociations avec les indigènes.

La suppression des subventions aux carburants s'inscrivait dans une série de réformes économiques négociées par M. Moreno avec le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'un prêt de 4,2 milliards de dollars. Les pertes économiques liées à la crise ont été estimées lundi à au moins 1,5 milliard de dollars par Patricio Alarcon, dirigeant du patronat équatorien.

ats, afp

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