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Risque "extrême" sur 71% de la production alimentaire en 2045

L'Inde, avec 12% de la production alimentaire mondiale en 2020, est la seule grande puissance agricole déjà dans la catégorie "risque extrême" (archives). © KEYSTONE/AP/ANUPAM NATH
L'Inde, avec 12% de la production alimentaire mondiale en 2020, est la seule grande puissance agricole déjà dans la catégorie "risque extrême" (archives). © KEYSTONE/AP/ANUPAM NATH


Publié le 08.09.2022


Les canicules qui se multiplient sous les effets du changement climatique pourraient mettre le secteur agricole en situation de "risque extrême" d'ici à 2045, avertit une étude. Plus de 60 pays représentant plus de 70% de la production alimentaire vont être impactés.

Le "stress de chaleur", qui combine les niveaux de températures et la difficulté de travailler en extérieur dans certaines conditions climatiques, atteint déjà ce niveau de "risque extrême" dans 20 pays, dont l'Inde, géant agricole mondial, indique cette recherche diffusée jeudi et réalisée par le cabinet britannique d'analyse de risque Verisk Maplecroft.

Les projections futures, basées sur un scénario d'un réchauffement de 2 degrés celsius par rapport à l'ère pré-industrielle dès 2045, montrent qu'à cette date 64 pays, représentant aujourd'hui 71% de la production alimentaire mondiale, seraient concernés par ce "risque extrême". Parmi eux, d'importants producteurs agricoles - Inde toujours mais aussi Chine, Brésil ou Etats-Unis.

"Une vraie crainte"

"Avec la hausse mondiale des températures et du stress de chaleur, nous verrons des productions affectées dans des pays plus tempérés", a souligné Will Nichols, directeur du département climat et résilience chez Verisk Maplecroft. "Il y a une vraie crainte que les habitants des zones rurales, très dépendantes de l'agriculture, soient beaucoup plus exposés à ces pics de chaleur à l'avenir," a dit M. Nichols à l'AFP.

L'Inde, qui avec 12% de la production alimentaire mondiale en 2020 est la seule grande puissance agricole déjà dans la catégorie "risque extrême," est ainsi extrêmement dépendante d'une main-d'oeuvre agricole abondante.

Les extrêmes climatiques pourraient donc avoir des conséquences sur la productivité et affecter par ricochet les grands équilibres économiques de certains pays, déclenchant des crises aux conséquences possibles sur la stabilité socio-politique.

Dans les projections à 2045, neuf des 10 pays les plus à risque se trouvent en Afrique, dont le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao. Parmi les 20 pays les plus menacés figurent également d'importants producteurs de riz asiatiques, Cambodge, Thaïlande ou Vietnam. Sept pays européens figurent par ailleurs parmi les 10 pays enregistrant la plus forte augmentation proportionnelle des risques d'ici à 2045.

ats, afp

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