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Roman Polanski poursuit l'Académie des Oscars après son exclusion

Roman Polanski estime que l'Académie des Oscars aurait dû lui donner un "préavis raisonnable" avant toute mesure d'exclusion, et "une chance raisonnable de se faire entendre" (archives). © KEYSTONE/AP/STR
Roman Polanski estime que l'Académie des Oscars aurait dû lui donner un "préavis raisonnable" avant toute mesure d'exclusion, et "une chance raisonnable de se faire entendre" (archives). © KEYSTONE/AP/STR


Publié le 20.04.2019


L'Académie des Oscars va devoir défendre au tribunal sa décision d'exclure Roman Polanski. Le réalisateur franco-polonais, qui a fui les Etats-Unis en 1977 après avoir plaidé coupable de détournement de mineure, a déposé jeudi un recours en justice à Los Angeles.

Le 3 mai 2018, l'Académie des arts et sciences du cinéma avait annoncé l'exclusion de M. Polanski en même temps que celle de Bill Cosby, condamné pour agression sexuelle. La décision avait été transmise par courrier le jour même au réalisateur "avec effet immédiat".

A l'époque, le Conseil des gouverneurs de l'Académie, composée de 54 membres, avait dit avoir suivi ses nouvelles normes de bonne conduite adoptées au début du mouvement #MeToo et après la chute du producteur Harvey Weinstein, lui aussi exclu de l'Académie.

Pas entendu

Selon l'assignation transmise samedi par son avocat Harland Braun à l'AFP, Roman Polanski estime que l'Académie aurait, avant toute mesure d'exclusion, dû lui donner un "préavis raisonnable" et "une chance raisonnable de se faire entendre".

Le document précise que l'organisation hollywoodienne s'est réunie le 26 janvier dernier pour réexaminer et confirmer sa décision. "Les procédures suivies pour expulser M. Polanski étaient équitables et raisonnables. L'Académie défend une décision appropriée", a répondu un porte-parole vendredi dans un communiqué transmis à Variety.

Roman Polanski avait plaidé coupable en 1977 de détournement de mineure pour avoir eu des relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, alors âgée de treize ans. Ce seul chef d'accusation retenu était le résultat d'un accord à l'amiable avec le juge. Roman Polanski avait été inculpé initialement de chefs d'accusation plus graves, notamment viol d'une mineure sous l'emprise de stupéfiants.

Fuite

Le réalisateur a fui les Etats-Unis à la suite d'un changement de position du juge, qui risquait de le condamner à une peine plus lourde que prévue. Les procureurs américains cherchent toujours à le faire revenir dans le pays pour qu'il reçoive sa sentence.

L'affaire avait rebondi le 26 septembre 2009. Arrêté à Zurich en vertu d'un mandat international lancé par la justice américaine, il a passé deux mois en prison en Suisse, puis huit mois assigné à résidence dans son chalet à Gstaad (BE), avant que la Confédération ne rejette la demande d'extradition des Etats-Unis.

Samantha Geimer, qui a déjà expliqué avoir pardonné au réalisateur, a déclaré qu'elle le soutenait dans sa démarche de réadmission. Roman Polanski avait été admis dans l'Académie le 31 décembre 1968.

ats, afp

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