Rome propose de baisser son déficit budgétaire à 2,04% du PIB
Le gouvernement italien a proposé mercredi à Bruxelles de ramener son déficit public à 2,04% du PIB en 2019, au lieu de 2,4%. Il espère ainsi mettre fin au bras de fer avec l'UE et échapper à une procédure d'infraction.
Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a formulé cette proposition lors d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. "Un travail technique nous a permis d'obtenir une marge de négociation parce que nous avons récupéré quelques ressources financières", a-t-il expliqué.
"Ces ressources financières, nous les utilisons maintenant pour cette négociation avec la commission. D'un solde final de 2,4%, nous avons pu descendre à 2,04%", a ajouté M. Conte. Cette proposition "a été jugée importante et significative", a-t-il ajouté, disant s'attendre à une réponse "positive".
Une porte-parole de l'exécutif européen avait affirmé à l'issue de cette réunion que "de bons progrès" avaient été accomplis, sans donner plus de détails. "La Commission européenne va maintenant évaluer les propositions reçues cet après-midi. Les travaux se poursuivront dans les prochains jours", a-t-elle ajouté.
Projet de budget refusé
Le projet de budget initial soumis par Rome à la Commission prévoyait un creusement du déficit à 2,4% du PIB l'an prochain. La Commission l'a rejeté, le jugeant hors des clous et de surcroît basé sur des projections trop optimistes. Elle et a lancé un processus disciplinaire susceptible d'aboutir à des sanctions contre l'Italie pour "déficit excessif".
Longtemps inflexible, la coalition populiste italienne formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) s'était finalement montrée ouverte aux discussions avec Bruxelles après une première rencontre le 24 novembre entre MM. Conte et Juncker.
Le quotidien La Repubblica a écrit mercredi que si l'UE appliquait une procédure disciplinaire à l'Italie au sujet de son budget, la Ligue envisagerait de pousser à des élections anticipées en mars. Ce que Matteo Salvini, le chef du parti d'extrême droite, a démenti fermement. "Le gouvernement restera en place cinq ans", a-t-il dit.
ats, reu, afp