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Rosneft continue de souffrir de la crise sanitaire et pétrolière

Rosneft a manifestement souffert de la guerre des prix entamée en mars entre Moscou et Riyad, dont son patron Igor Setchine aurait joué un rôle de premier plan. (archives) © KEYSTONE/EPA/SERGEI ILNITSKY
Rosneft a manifestement souffert de la guerre des prix entamée en mars entre Moscou et Riyad, dont son patron Igor Setchine aurait joué un rôle de premier plan. (archives) © KEYSTONE/EPA/SERGEI ILNITSKY


Publié le 14.08.2020


Le géant russe du pétrole Rosneft a annoncé vendredi une forte baisse de son bénéfice net au deuxième trimestre sur un an, dans un contexte de crise sanitaire mondiale aux graves répercussions économiques, notamment dans le secteur pétrolier.

Entre avril et juin, ce mastodonte a dégagé un bénéfice net de 43 milliards de roubles (535 millions de francs), en baisse de 78% sur un an. Sur l'ensemble du premier semestre, le groupe a enregistré des pertes de 113 milliards de roubles, contre un bénéfice de 325 milliards de roubles en 2019.

Le bénéfice net du deuxième trimestre marque toutefois une reprise par rapport aux trois premiers mois de l'année, où les pertes avaient été profondes.

Le chiffre d'affaires a pour sa part fondu de moitié sur un an (-51,3%) à 1039 milliards de roubles, tandis que le bénéfice d'exploitation (Ebitda), mesure suivie du marché, s'est effondré de 67% sur un an à 170 milliards de roubles.

Dans un communiqué du groupe, son patron Igor Setchine déplore des "conditions macroéconomiques sans précédent, notamment une forte réduction des prix provoquée par une demande défaillante due à la pandémie de Covid-19 et une baisse des volumes de production en raison du nouvel accord Opep+".

Selon les observateurs, Igor Setchine serait toutefois un des principaux artisans de la guerre des prix entamée en mars entre Moscou et Riyad et qui a provoqué un effondrement sans précédent des prix du pétrole, s'ajoutant à la baisse de la demande provoquée par la pandémie.

Les deux géants pétroliers avaient alors ouvert leurs robinets de brut afin de gagner des parts de marché.

Pour redresser les prix du brut, un temps passés même dans le rouge, les pays de l'Opep et ses alliés, en premier lieur la Russie, ont par la suite conclu un accord de baisse de la production d'une ampleur sans précédent.

Rappelant que le groupe a néanmoins pu payer des dividendes record à ses actionnaires, M. Setchine souligne que la dynamique du 2T s'était améliorée grâce au redressement des prix de l'or noir et se dit "confiant" que les résultats financiers du groupe "se reprendront" dans les prochains mois.

Au deuxième trimestre, le groupe a baissé sa production d'hydrocarbures liquides (pétrole et condensats) à 4,04 millions de barils par jour, soit une baisse de 13% par rapport au premier trimestre, en vertu de l'accord Opep+.

ats, awp, afp

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