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Sabotages: le procès du "groupe de Tarnac" s'ouvre à Paris

Huit militants libertaires du groupe de "Tarnac" comparaissent à Paris pour la dégradation d'une ligne ferroviaire et des manifestations. © KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT
Huit militants libertaires du groupe de "Tarnac" comparaissent à Paris pour la dégradation d'une ligne ferroviaire et des manifestations. © KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT


Publié le 13.03.2018


Initialement inculpés pour des faits de terrorisme, huit militants libertaires du groupe de "Tarnac" comparaissent mardi à Paris pour la dégradation d'une ligne ferroviaire et des manifestations. Ils réfutent ces accusations, dénoncent un procès politique.

"Ça va être l'autopsie d'un fiasco", a affirmé Me Jeremie Assous, avocat de Julien Coupat, un des principaux prévenus et présenté comme le théoricien du groupe. "L'ensemble des magistrats instructeurs n'ont eu pour seul objectif que de couvrir les manipulations de la police", a-t-il ajouté peu avant l'ouverture du procès devant le tribunal correctionnel de Paris.

Outre Julien Coupat, 43 ans, comparaissent Yildune Levy, 34 ans, Elsa Hauck, 33 ans, et Bertrand Deveaud, 31 ans. Avec Julien Coupat, ils sont poursuivis pour "association de malfaiteurs" et encourent dix ans de prison.

La justice leur reproche d'avoir, sur le fondement d'une idéologie développée dans un livre qui leur est attribué ("L'insurrection qui vient"), participé au sabotage d'une ligne ferroviaire dans la région parisienne et organisé des actions violentes contre des intérêts de l'État, notamment le 3 novembre 2008 lors d'une manifestation à Vichy (centre).

Qualification terroriste abandonnée

Le tribunal pourra difficilement ignorer les critiques de la défense qui dénonce une instrumentalisation du dossier par le politique et conteste certaines méthodes des enquêteurs pour répondre aux attentes du pouvoir.

"Nous contestons la totalité des éléments parce qu'il n'y a aucun matériel tangible dans ce dossier, mais en plus parce que les procédures et les règles légales ont été tordues dans tous les sens", a abondé Me Jean-Christophe Tymoczko, avocat de Yildune Levy.

En 2017, après neuf ans de bataille judiciaire, de polémiques et le dessaisissement du juge chargé de l'enquête, la Cour de cassation, plus haute juridiction française, avait abandonné la qualification terroriste.

Jusqu'à la fin du mois

Aujourd'hui, l'accusation repose pour l'essentiel sur un procès-verbal de surveillance policière du couple Coupat-Levy.

La défense conteste la véracité du document truffé d'erreurs. Elle réclame un transport du tribunal sur les lieux du sabotage pour qu'il se rende compte de ces "invraisemblances".

Le procès est prévu jusqu'au 30 mars.

ats

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