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Scandinaves assassinées au Maroc: les derniers mots des accusés

Le procès des assassins présumés de deux jeunes Scandinaves, décapitées fin 2018 au Maroc, se déroule au tribunal antiterroriste de Salé. © KEYSTONE/AP/MOSA'AB ELSHAMY
Le procès des assassins présumés de deux jeunes Scandinaves, décapitées fin 2018 au Maroc, se déroule au tribunal antiterroriste de Salé. © KEYSTONE/AP/MOSA'AB ELSHAMY


Publié le 18.07.2019


La dernière audience du procès des assassins présumés de deux jeunes Scandinaves, décapitées fin 2018 au Maroc au nom du groupe Etat islamique (EI), a débuté jeudi. Elle verra défiler les accusés qui prononceront leurs derniers mots avant un jugement attendu ce jour.

Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été tuées dans une région montagneuse du sud du Maroc prisée des randonneurs voulant gravir le plus haut sommet d'Afrique du Nord, le mont Toubkal (4167 mètres). Elles campaient sur un site isolé.

De nombreux journalistes ont afflué devant le tribunal antiterroriste de Salé, près de la capitale Rabat, pour la fin d'un procès. Vingt-quatre hommes soupçonnés d'être directement liés à ces meurtres et/ou d'appartenir à une cellule djihadiste y ont comparu.

Avant de suspendre définitivement l'audience, au terme d'un procès très médiatique ouvert début mai, les juges donneront la parole une dernière fois aux prévenus. Ceux-ci sont jugés pour "apologie du terrorisme", "atteinte à la vie de personnes avec préméditation" ou "constitution de bande terroriste".

"Monstres sanguinaires"

"Nous attendons des peines aussi cruelles que l'a été ce crime", a déclaré Me Khaled El Fataoui, parlant au nom de la famille de Louisa qui s'est constituée partie civile, à l'inverse des parents de la deuxième victime.

Le cerveau du groupe, Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant de 25 ans, avait avoué avoir organisé l'expédition meurtrière avec deux compagnons et diffusé sur les réseaux sociaux des images de la décapitation et d'une déclaration d'allégeance à l'EI. Le groupe djihadiste n'a jamais revendiqué le double assassinat.

Younes Ouaziyad, un menuisier de 27 ans, et Rachid Afatti, 33 ans, qui avait filmé la scène avec son téléphone portable, ont également avoué leur participation au crime. L'accusation a requis la peine de mort pour les trois "monstres sanguinaires", et des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité contre les 21 autres accusés.

Hispano-Suisse

Issus de milieux modestes, avec un niveau d'instruction très bas, la plupart des accusés vivaient de boulots précaires dans des quartiers déshérités de Marrakech, destination touristique phare du royaume.

Seul étranger du groupe, Kevin Zoller Guervos, un Hispano-Suisse converti à l'islam, est accusé d'avoir appris aux principaux suspects à utiliser une messagerie cryptée et de les avoir "entraînés au tir". L'accusation a requis 20 ans de prison contre lui, son avocat a plaidé son acquittement et lui-même s'est dit innocent.

ats, afp

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