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Sebastian Kurz agite le spectre d'une "catastrophe" migratoire

Le chef du gouvernement bavarois Markus Söder et le chancelier autrichien Sebastian Kurz, ici à Linz (A), sont sur la même longueur d'ondes sur le dossier de l'immigration. © KEYSTONE/APA/APA/ROLAND SCHLAGER
Le chef du gouvernement bavarois Markus Söder et le chancelier autrichien Sebastian Kurz, ici à Linz (A), sont sur la même longueur d'ondes sur le dossier de l'immigration. © KEYSTONE/APA/APA/ROLAND SCHLAGER


Publié le 20.06.2018


Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a agité le spectre d'une catastrophe migratoire semblable à 2015 si l'UE ne parvient pas à une réponse commune dans ce dossier, lors d'une réunion avec ses alliés bavarois en pleine crise avec la chancelière Angela Merkel.

"Nous ne pouvons pas attendre jusqu'à ce que la catastrophe soit semblable à celle de 2015", a souligné le jeune dirigeant conservateur en marge d'un conseil des ministres commun avec le gouvernement du Land allemand de Bavière, dirigé par la CSU, organisé à Linz, dans le nord de l'Autriche.

Le différend sur la politique migratoire entre le ministre de l'Intérieur allemand, le Bavarois Host Seehofer (CSU), et la chancelière allemande Angela Merkel (CDU) a poussé les Européens à faire du dossier migratoire une priorité brûlante du sommet des 28 et 29 juin.

Ligne dure sur l'immigration

Tout en se défendant de prendre parti dans les affaires "intra-allemandes", M. Kurz, qui a formé fin 2017 un gouvernement avec l'extrême droite sur une ligne dure concernant l'immigration, s'est félicité de le sujet se soit hissé en haut de l'agenda des Vingt-Huit.

"Si la discussion en Allemagne a quelque chose de bon, c'est qu'il y a désormais une nouvelle dynamique au plan européen, avec une nouvelle fois une grande opportunité pour que l'UE bouge enfin" dans ce dossier, selon lui.

M. Kurz, qui se targue d'avoir été un des principaux artisans de la fermeture de la "Route des Balkans" aux migrants début 2016 alors qu'il était ministre des Affaires étrangères, a également décoché une flèche envers Mme Merkel, sans toutefois la nommer.

"Peut-être encore pire"

"Ceux qui avaient ouvert les frontières en 2015 sont responsables du fait qu'il y ait aujourd'hui des frontières entre l'Autriche et la Bavière, entre la Hongrie et l'Autriche, entre l'Italie et l'Autriche. Et que la situation va peut-être encore empirer", a-t-il déclaré en référence à la main tendue aux réfugiés par la chancelière il y a trois ans.

Le chef du gouvernement de Bavière, Markus Söder, a souligné que Munich et Vienne partageaient "une position et un esprit commun" dans ce dossier.

M. Kurz, qui entend faire de la question migratoire la priorité de la présidence autrichienne de l'UE à partir du 1er juillet, multiplie les initiatives pour réunir un bloc de pays tenants d'un durcissement de la ligne européenne.

Après la création d'un "axe" controversé avec la Bavière et l'Italie, il doit assister jeudi à Budapest à une réunion du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, Rép. tchèque et Slovaquie), hostile aux quotas européens de réfugiés.

ats, afp

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