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Sécheresse et tempêtes: forêts sous pression

Avec la crise sanitaire due au Covid-19, l'industrie forestière n'arrive plus à exporter. Elle a dû couper pourtant de nombreux arbres, à cause du bostryche (photo symbolique). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Avec la crise sanitaire due au Covid-19, l'industrie forestière n'arrive plus à exporter. Elle a dû couper pourtant de nombreux arbres, à cause du bostryche (photo symbolique). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON


Publié le 26.05.2020


Les tempêtes hivernales et la sécheresse printanière ont favorisé le développement du bostryche dans les forêts bernoises. En raison de la crise du Covid-19, l’industrie suisse du bois a perdu presque tous ses débouchés. Le canton de Berne aimerait un soutien fédéral.

"Beaucoup d’arbres ont été cassés ou déracinés. En maints endroits, on observe sur les jeunes feuilles de hêtre des décolorations dues à la sécheresse. Les épicéas affaiblis offrent au bostryche un milieu idéal pour sa reproduction. Ce nuisible prolifère fortement depuis deux ans, en particulier sur le Plateau et dans les Préalpes", a indiqué mardi le canton de Berne dans un communiqué.

Si l’extension des dommages a pu être largement endiguée jusqu’ici, cette année, le danger est particulièrement élevé: la population de bostryches est importante, la forêt est affaiblie et le printemps a été très chaud et très sec.

"Il est crucial d’enlever maintenant les arbres attaqués avant qu’une nouvelle génération de nuisibles ne prenne son envol. Si ce n’est pas fait, de vastes peuplements d’épicéas pourraient dépérir", a précisé la Direction bernoise de l'économie, de l'énergie et de l'environnement.

La gestion des forêts et la lutte contre les dégâts aux forêts incombent en principe aux propriétaires forestiers, mais le canton de Berne leur accorde un soutien financier. En janvier, il a décidé de reconduire le programme de lutte contre le bostryche à basse altitude sur le Plateau et dans la vallée de l’Aar en 2020 et 2021. Avec les subventions fédérales, le programme disposera de 1,6 million de francs sur deux ans.

La situation dans le canton est différente à moyenne altitude, où les épicéas sont très répandus et où la forêt protège les zones habitées et les voies de circulation des dangers naturels. Afin que les forêts protectrices ne subissent pas de dommages importants, le canton ordonne des mesures de protection et les coûts non couverts donnent lieu à des subventions fédérales et cantonales.

Mécanisme grippé

Les mesures de lutte contre la pandémie due au coronavirus en Suisse et à l’étranger ont des répercussions sur le marché du bois. Normalement, le bois infesté peut être abattu et vendu rapidement. Le produit des ventes participe au financement des mesures de protection des forêts. Ce mécanisme est actuellement grippé.

En raison des mesures étendues qui ont dû être prises pour lutter contre le bostryche, il reste peu de fonds à allouer à l’entretien ordinaire des forêts protectrices dans les Alpes, les Préalpes et le Jura bernois.

L’économie forestière fait face à de grands défis. Des prestations forestières importantes pour la société sont menacées. L’Office des forêts et des dangers naturels bernois demandera donc à la Confédération des moyens supplémentaires pour préserver les forêts protectrices et soutenir l’adaptation des forêts au changement climatique.

De son côté, le canton de Berne soutient entre autres des initiatives régionales visant à mettre en place une gestion coopérative des forêts, à améliorer les chaînes de création de valeur et à développer l’utilisation du bois de construction et du bois-énergie.

ats

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