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Sécheresse et tempêtes fragilisent la forêt vaudoise

Les bostryches profitent des conditions météorologiques (photo d'illustration). © KEYSTONE/ALEXANDRA WEY
Les bostryches profitent des conditions météorologiques (photo d'illustration). © KEYSTONE/ALEXANDRA WEY


Publié le 17.07.2019


Sécheresse, canicule et intempéries affaiblissent les forêts et favorisent la multiplication des parasites. Dans le canton de Vaud, un nombre anormalement élevé d'arbres sèchent sur pied ou sont infectés de bostryches.

L'épicéa et le sapin blanc sont particulièrement touchés, et cela commence aussi sur certains feuillus. "La situation n'est pas aussi extrême qu'en Ajoie ou dans les cantons de Berne et Bâle, mais les dégâts sont plus élevés que la moyenne", a expliqué mercredi Jean-François Métraux, l'inspecteur cantonal des forêts, à Keystone-ATS.

Les problèmes sont apparus à la sortie de l'hiver, et sont liés aux tempêtes et à l'été particulièrement chaud de 2018. "Dès avril, des sapins blancs sont devenus rouges", raconte M. Métraux. Mais toutes les forêts ne sont pas concernées. Les zones les plus atteintes se trouvent au pied du Jura, dans le Chablais et le Nord vaudois. Les Préalpes sont touchées sur leurs versants secs.

Terrains séchards

"De Nyon à Bâle, il y a des dégâts généralisés le long du pied du Jura. Vers Baulmes ou Rances, on enregistre des dégâts qu'on n'a pas vus depuis des décennies. C'est surtout sur des terrains séchards, qui ont peu de capacité à retenir l'eau", ajoute le spécialiste.

Une conséquence du réchauffement climatique ? "Il est évident que les températures sont inhabituellement plus élevées qu'il y a 20 ou 30 ans. Et les arbres en souffrent", répond Jean-François Métraux qui note que "le cortège des essences va évoluer dans nos forêts". Il pourrait y avoir moins de hêtres et plus de chênes, qui supportent mieux la chaleur.

Surveillance

Sur sol vaudois, les dégâts dus aux bostryches sont estimés à près de 20'000 m3, ceux dus directement à la sécheresse avoisinent les 7000 m3, indique un communiqué. Les services de l'Etat et les professionnels de la forêt suivent de près la situation.

Le canton a facilité et subventionné des coupes de bois sanitaires, lorsqu'il fallait par exemple limiter la propagation des bostryches. L'insecte se délecte des bois affaiblis, par la tempête ou la sécheresse.

Marché saturé

D'une manière générale, le canton recommande aux propriétaires de forêts de n'exploiter que les arbres qui représentent un danger ou qui sont infestés de bostryches. Car le marché des bois chablis - les bois tombés sous l'effet du vent ou colonisés par des parasites - est saturé. "On a trop de ces bois-là en Europe", relève M. Métraux.

Les arbres qui ont séché sur pied peuvent rester en forêt. Ils contribuent à l'amélioration de la diversité des habitats et au maintien des espèces dépendant du bois mort. Cette pratique est déjà appliquée dans les Préalpes vaudoises et donne de bons résultats, affirme le communiqué de presse.

Prudence

Enfin, le canton recommande à la population de faire preuve de prudence lors d'activités en forêt. Dans les secteurs où de nombreux arbres sont morts sur pied, des branches sèches peuvent tomber, surtout en cas de coups de vent.

ats

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