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Sept Chiliens morts dans les émeutes depuis des décennies

De nombreux véhicules ont été incendiés à Santiago du Chili. © KEYSTONE/EPA EFE/ALBERTO PEÑA
De nombreux véhicules ont été incendiés à Santiago du Chili. © KEYSTONE/EPA EFE/ALBERTO PEÑA


Publié le 21.10.2019


Sept personnes sont mortes dans des émeutes au Chili, les pires qu'ait connues le pays depuis des décennies. Le gouvernement a étendu l'état d'exception à cinq régions.

Pour la deuxième nuit consécutive, un couvre-feu a été décrété à Santiago entre 19h00 et 06h00 locales (minuit et 11h00 en Suisse). L'"état d'urgence" est également en vigueur dans cinq régions, dont la capitale de 7 millions d'habitants.

"La démocratie a l'obligation de se défendre", a déclaré le président chilien Sebastian Pinera pour justifier ces mesures d'exception, à l'issue d'une réunion avec les présidents de la chambre des députés, du Sénat et de la cour suprême.

Le général Javier Iturriaga, chargé vendredi de la sécurité publique par le président Pinera, a de son côté appelé les habitants à rester "calmes" et à ne pas sortir de chez eux.

Morts dans un incendie

Les émeutes se sont poursuivies dimanche. Des affrontements ont eu lieu entre manifestants et policiers dans l'après-midi dans le centre de Santiago, tandis que des pillages se déroulaient dans plusieurs endroits de la capitale.

Cinq personnes ont ainsi péri dans l'incendie d'une usine de vêtements en proie à des pillages. Deux personnes étaient déjà mortes dans la nuit de samedi à dimanche dans l'incendie d'un supermarché, également pillé par des manifestants.

Près de 10'000 policiers et militaires ont été déployés. Les patrouilles de militaires dans les rues sont une première dans le pays depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). Selon les autorités, 1462 personnes ont été arrêtées, dont 644 dans la capitale et 848 dans le reste du pays.

Après trois jours de violences, le centre de la capitale chilienne et d'autres grandes villes, comme Valparaiso et Concepcion, offraient des visages de désolation. Des dizaines de supermarchés, de véhicules et de stations-service ont été saccagés ou incendiés. Les bus et les stations de métro ont été particulièrement ciblés.

Les manifestations ont débuté vendredi pour protester contre une hausse du prix des tickets de métro à Santiago. M. Pinera a suspendu la hausse samedi. Mais les manifestations et les violences se sont poursuivies, nourries par la colère face aux conditions socio-économiques et aux inégalités.

ats, afp

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