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Sept prétendants pour Alitalia, dont Lufthansa et easyJet

La compagnie Alitalia a été placée sous tutelle après le rejet par ses salariés d'un plan de réduction des effectifs (archives). © KEYSTONE/AP/LUCA BRUNO
La compagnie Alitalia a été placée sous tutelle après le rejet par ses salariés d'un plan de réduction des effectifs (archives). © KEYSTONE/AP/LUCA BRUNO


Publié le 17.10.2017


Lufthansa et easyJet figurent parmi les sept compagnies aériennes ayant présenté des offres pour Alitalia lundi. Le sauvetage du transporteur italien en difficulté est susceptible de se prolonger jusqu'à la fin de l'an prochain.

Alitalia, qui n'a pas souvent dégagé de profit pendant ses 70 ans d'existence, a été placée sous tutelle cette année après le rejet par ses salariés d'un plan de réduction des effectifs.

Sept enveloppes ont été envoyées avant la date-butoir fixée à lundi pour soumettre des offres fermes pour tout ou partie de la compagnie italienne, a annoncé Alitalia dans un communiqué, sans apporter de précisions sur ces offres. Il n'a pas été possible de savoir si une proposition de reprise de la totalité du groupe figurait parmi ces offres.

Lufthansa et easyJet ont indiqué qu'elles n'étaient intéressées que par une partie des actifs, ce qui ne devrait pas être bien accueilli par Rome qui souhaite céder Alitalia d'un seul bloc afin d'éviter un éclatement de ses activités. Le gouvernement a écarté l'hypothèse d'une renationalisation du groupe.

Lufthansa n'a pas non plus détaillé son offre, mais a affirmé que l'offre incluait le concept d'une Alitalia nouvellement structurée, avec un modèle économique recentré, qui pourrait ouvrir des perspectives à long terme.

Réduction des effectifs

Le Corriere della Sera a rapporté lundi que Lufthansa avait proposé 500 millions d'euros (environ 570 millions de francs) pour reprendre des avions et des créneaux d'Alitalia, ainsi que le personnel navigant.

Citant trois sources anonymes, le quotidien italien a précisé que le groupe allemand voulait également réduire de moitié les effectifs d'Alitalia, qui compte 12'000 salariés, et alléger le réseau des vols court et moyen-courriers.

EasyJet s'est déclaré intéressé par "certains actifs d'une Alitalia restructurée", sans fournir de détails. Ryanair avait également manifesté un intérêt pour Alitalia à condition qu'elle soit profondément restructurée, mais la compagnie irlandaise y a rapidement renoncé.

Reports et nouveaux prêts

Les candidats ont jusqu'au 30 avril pour améliorer leurs offres, après quoi la meilleure d'entre elles sera soumise aux autorités.

Le processus devait être bouclé en novembre, mais il a été prolongé la semaine dernière, ce qui éveille des doutes sur la probabilité qu'un accord puisse être signé rapidement, d'autant que l'Italie se prépare à des élections législatives en 2018.

Rome a également accordé une rallonge de 300 millions d'euros au prêt de 600 millions octroyé à Alitalia en mai.

"Ces reports et nouveaux prêts du gouvernement montrent qu'Alitalia continue à brûler sa trésorerie et ne peut pas être facilement restructurée, et son pouvoir de négociation ne fait que s'amenuiser avec le temps", commente Andrea Giuricin, expert du secteur à l'Université de Bicocca à Milan et auteur d'un ouvrage intitulé "La privatisation sans fin d'Alitalia".

Enjeu politique

"L'an prochain, Alitalia va devenir un enjeu dans la campagne électorale", ajoute-t-il. Alitalia reste une "patate chaude" pour Rome et toute restructuration radicale du transporteur en vue de satisfaire un investisseur étranger aurait du mal à passer. Reste à voir également la détermination des candidats au rachat.

Lufthansa s'intéresse à Alitalia quelques jours seulement après le rachat d'une grande partie des actifs d'Air Berlin, également sous tutelle de l'Etat. Cela pose la question de savoir s'il "ne s'agirait pas de l'offre de trop en termes de capacité de gestion et de besoins en capitaux", écrivent les analystes de Goodbody dans une note.

ats, reu

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