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Serbie: des milliers d'opposants rassemblés devant la présidence

Après plus de trois mois de défilés hebdomadaires, le mouvement d'opposition à Aleksandar Vucic semble à un tournant. © KEYSTONE/AP/MARKO DROBNJAKOVIC
Après plus de trois mois de défilés hebdomadaires, le mouvement d'opposition à Aleksandar Vucic semble à un tournant. © KEYSTONE/AP/MARKO DROBNJAKOVIC


Publié le 17.03.2019


Des milliers d'opposants se sont rassemblés dimanche autour de la présidence serbe à Belgrade. Ils protestent contre le chef de l'Etat, Aleksandar Vucic, qu'ils accusent d'autoritarisme et de museler les médias.

Un début de bousculade s'est produit quand les forces de l'ordre ont en vain tenté d'empêcher d'accéder aux abords immédiats de la présidence le camion utilisé par les manifestants pour transporter les amplificateurs nécessaires aux discours, a constaté l'AFP.

Après plus de trois mois de défilés hebdomadaires qui paraissaient s'essouffler, le mouvement d'opposition à Aleksandar Vucic semble à un tournant.

Samedi soir, des dizaines d'opposants sont entrés dans le bâtiment de la télévision nationale, la RTS, qu'ils accusent d'être inféodée au pouvoir.

L'opposition se montre

Les chefs politiques des partis d'opposition, jusqu'alors discrets, se font plus visibles. L'ancien maire centriste de Belgrade Dragan Djilas et le souverainiste d'extrême droite Bosko Obradovic étaient parmi les manifestants qui ont fait irruption à la RTS.

Et plusieurs responsables politiques ont pris la parole devant la foule dimanche. Invisible en marge des cortèges depuis le premier défilé le 8 décembre, la police anti-émeute était cette fois présente.

Lors d'une conférence de presse à la mi-journée, diffusée en direct sur la RTS, le président Aleksandar Vucic a répondu aux manifestants qu'il ne connaissait "pas la peur", qui n'avait "pas lieu d'être devant les hooligans". Des propos salués par les applaudissements de personnes présentes à son point de presse.

Il s'en est ensuite pris à ses principaux adversaires, désignant Bosko Obradovic comme un "fasciste" et Dragan Djilas ainsi que le libéral Vuk Jeremic comme des "oligarques". Outre Belgrade, ses opposants défilent chaque semaine dans des dizaines d'autres villes du pays.

Ultranationaliste devenu centriste pro-Union européenne, Aleksandar Vucic rejette les accusations d'autoritarisme. La Serbie est candidate à l'Union européenne qu'elle aspire à rejoindre en 2025.

ats, afp

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