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Sexe: plus de 20 membres du CICR ont quitté l'organisation en 3 ans

Le CICR promet des investigations sur toute plainte ou accusation de harcèlement ou de violences sexuels (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
Le CICR promet des investigations sur toute plainte ou accusation de harcèlement ou de violences sexuels (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY


Publié le 23.02.2018


Des employés du CICR qui paient des prostituées "sont incompatibles avec les valeurs et la mission de l'organisation". Le directeur général a dit vendredi que plus de 20 personnes avaient quitté l'institution en 3 ans pour cette raison ou un mauvais comportement.

Parmi eux, 21 ont été renvoyés ou ont démissionné pendant des investigations internes, a précisé Yves Daccord. Deux autres, suspectés de "mauvais comportements sexuels", n'ont pas vu leur contrat renouvelé.

"Cette attitude constitue une traîtrise pour les personnes et les communautés" pour lesquelles le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est actif, affirme M. Daccord. "Nous aurions dû être plus vigilants pour empêcher cela", ajoute-t-il. Il appelle à un "changement de culture" pour l'organisation.

Le CICR totalise plus de 17'000 employés dans le monde. Il va oeuvrer pour faire remonter des incidents qui devraient être signalés ou pour mieux prendre en compte ceux qui l'ont été sans action adaptée.

Discussion avec plusieurs autres institutions

Tout le personnel est contractuellement lié par le code de conduite qui interdit depuis 2006 le paiement de prestations sexuelles. M. Daccord dit encore que des investigations seront menées "clairement" et "toujours" sur toute plainte ou accusation. La personne qui aura violé le code de conduite devra rendre des comptes.

Un bureau de conformité mondial a été lancé il y a quelques mois pour surveiller et renforcer l'application du code de conduite. Le personnel peut également se tourner vers un réseau de médiateurs mondial. M. Daccord a également contacté d'autres organisations humanitaires pour discuter de questions qui demandent un effort commun, comme le signalement entre elles de personnes mises en cause.

"C'est un moment crucial pour l'ensemble du secteur humanitaire", estime le directeur général. Et il ne voit "aucune place" pour des abus dans l'organisation.

Les membres du CICR pourront bénéficier par ailleurs d'une adresse électronique confidentielle vers laquelle relayer leurs inquiétudes ou de mauvais comportements. Plusieurs scandales de harcèlement ou de violences sexuelles ont affecté ces dernières semaines des organisations humanitaires et l'ONU.

ats

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