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Six cantons romands regrettent des dispositions trop restrictives

Alerte Info © Keystone
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Six cantons romands regrettent des mesures trop restrictives de la part du Conseil fédéral. Eux qui avaient par exemple adopté des restrictions plus strictes, comme la fermeture des restaurants (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Six cantons romands regrettent des mesures trop restrictives de la part du Conseil fédéral. Eux qui avaient par exemple adopté des restrictions plus strictes, comme la fermeture des restaurants (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Six cantons romands regrettent des mesures trop restrictives de la part du Conseil fédéral. Eux qui avaient par exemple adopté des restrictions plus strictes, comme la fermeture des restaurants (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Six cantons romands regrettent des mesures trop restrictives de la part du Conseil fédéral. Eux qui avaient par exemple adopté des restrictions plus strictes, comme la fermeture des restaurants (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 09.12.2020


Les gouvernements de six cantons romands (Fribourg, Vaud, Neuchâtel, Valais, Jura et Berne) regrettent mercredi que des dispositions aussi restrictives soient imposées à des cantons "qui ont pris leurs responsabilités". Ils réagissaient à l'annonce du Conseil fédéral.

Le gouvernement fédéral a mis en consultation dès mardi soir toute une série de mesures visant à lutter contre le coronavirus. Il reprend la main et envisage dès samedi des mesures pour toute la Suisse: fermeture des magasins et restaurants à 19h00, réunions privées limitées à cinq personnes et activités culturelles interdites.

Dans un communiqué commun diffusé mercredi, les six cantons en question expriment leur désaccord sur l'ampleur du dispositif et déplorent la façon avec laquelle il a été élaboré. Ils admettent toutefois que la Confédération puisse reprendre la main et édicter des mesures uniformisées au niveau national.

Assouplissements

Les gouvernements romands demandent des assouplissements, pour que la population puisse, "sous strictes conditions", avoir accès à d'autres activités que celles strictement liées au travail et aux achats. Ils souhaitent par exemple qu'il n'y ait pas de mesures spécifiques supplémentaires pour le dimanche et les jours fériés.

Les six cantons demandent en outre qu'il soit possible de se rencontrer à 10 personnes dans le cercle privé le week-end des 19 et 20 décembre. De nombreuses personnes mobilisées par la crise, dont le personnel soignant, travailleront les 24-25-26 décembre et ne pourront passer Noël en famille, selon eux.

Moyennant des plans de protection stricts, les cantons n'acceptent pas la fermeture des restaurants à 19h00, même si celle des bars peut être "admise". Ils avancent également que les théâtres, cinémas et salles de spectacle puissent accueillir jusqu'à 50 personnes au maximum.

Enfin, les six cantons appellent à l’instauration dès janvier d’un dialogue confédéral pour permettre une meilleure prise en considération de l’avis des cantons en amont, ainsi qu’une meilleure prévisibilité des mesures envisagées. En cas d’éventuelles restrictions supplémentaires décidées par la Confédération, celles-ci devront être compensées par des aides financières fédérales "importantes allouées aux secteurs concernés".

"Devant le fait accompli"

Dans la journée de mercredi, plusieurs représentants cantonaux avaient déjà fait part de leur irritation. "C'est la première fois depuis le début de cette crise que le Conseil fédéral nous met devant le fait accompli. Il va à la presse avant d'avoir consulté les cantons", avait relevé devant le Parlement jurassien le ministre Jacques Gerber.

Le conseiller d'Etat valaisan Christophe Darbellay avait lui écrit sur Facebook: "Le Conseil fédéral a misé sur le fédéralisme. Les Romands ont assumé. Pourquoi les mépriser ce soir?"

Les députés vaudois réunis au Grand Conseil ont vivement réagi mercredi. "Le Conseil fédéral est sorti de sa léthargie car les cantons alémaniques n'ont pas fait leur part, alors que les Romands ont fait d'importants sacrifices. Cette punition collective n'est pas acceptable", a déploré Jérôme Christen (Vaud Libre).

Dans le canton de Neuchâtel, le conseiller d'Etat Laurent Kurth a expliqué: "Etre informé en 25 minutes mardi soir avant même d'avertir les cantons constitue une première". "Cette pratique nuit à la crédibilité des institutions".

Le canton de Genève ne s'est pas associé au communiqué commun. Lors d'une conférence de presse mercredi après-midi, la présidente Anne Emery-Torracinta s'est cependant montrée surprise par le timing et la forme des annonces de Berne.

Des annonces qui interviennent après des assouplissements prévus en Suisse romande: en effet, les restaurants doivent rouvrir jeudi. Le conseiller d'Etat Mauro Poggia a lui déploré que le problème soit perçu comme national quand la Suisse alémanique est touchée, mais que local quand c'est la Suisse romande qui est concernée.

Situation extraordinaire

Dans les autres cantons de Suisse, le Tessin prévoit de créer six centres de vaccination. Il compte commencer les vaccinations immédiatement après l'approbation du vaccin par Swissmedic.

Particulièrement touché par la recrudescence d'infections au coronavirus, le canton de St-Gall appelle le Conseil fédéral à déclarer la situation extraordinaire. Il n'introduit pas de nouvelles mesures immédiates. Son gouvernement veut se baser sur les restrictions fédérales attendues pour vendredi.

L'un de ses cantons voisins, Glaris, appliquera le même principe. Il a décidé en outre mercredi de serrer la vis face à un nombre stagnant de nouvelles infections. Le nombre maximal de personnes autorisé lors d'évènements publics ou privés est désormais réduit à 10 en terres glaronnaises.

A Bâle-Campagne, l'exécutif suspend ses nouvelles mesures, communiquées mardi et qui devaient entrer en vigueur vendredi, ce "pour éviter que des décisions contradictoires de la Confédération et des cantons ne désécurise la population". Il estime que le fait que le Conseil fédéral ait exigé de nouvelles mesures de la part des cantons, puis ait annoncé ses propres mesures à la surprise générale est "extrêmement décevant".

ats

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