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Société condamnée pour avoir vendu des anticancéreux périmés

Une entreprise valaisanne a été condamnée pour avoir falsifié la date de péremption d'un médicament anticancéreux (image symbolique). © KEYSTONE/APA/HELMUT FOHRINGER
Une entreprise valaisanne a été condamnée pour avoir falsifié la date de péremption d'un médicament anticancéreux (image symbolique). © KEYSTONE/APA/HELMUT FOHRINGER


Publié le 14.01.2018


La société Alkopharma, basée à Martigny (VS), a été condamnée par la justice valaisanne pour avoir falsifié les dates de péremption d'un anticancéreux. Swissmedic a fait recours contre cette décision, estimant les sanctions trop légères.

Quatre responsables de l'entreprise ont été condamnés en 2016 par un tribunal valaisan à des jours-amende ou des peines pécuniaires. Mais la mise en danger de la santé des patients n'a pas été retenue, raison pour laquelle Swissmedic a déposé un recours, a confirmé Danièle Bersier, porte-parole de l'autorité de surveillance, revenant sur des informations du Matin Dimanche et de la SonntagsZeitung.

L'entreprise a falsifié les dates de péremption afin d'écouler son stock. Environ 100'000 flacons périmés de l'anticancéreux Thiotepa ont été vendus et administrés à des patients en Suisse et en France entre 2007 et 2011. C'est à cette date que le fabricant allemand, qui ne livre plus Alkopharma depuis deux ans, se rend compte que des échantillons périmés sont sur le marché.

Principalement en France

Les médicaments incriminés ont principalement été commercialisés en France, seuls un peu plus 2000 doses ont été écoulées en Suisse. La plupart des grands hôpitaux du pays sont concernés, dont l'hôpital de l'Ile à Berne, le CHUV à Lausanne et les HUG à Genève.

Le Thiotepa a une durée de vie de dix-huit mois, au-delà desquels il ne contient plus la dose de principe actif exigée. Certains flacons ont été vendus sept ans plus tard. Il est difficile d'établir avec certitude si et dans quelle mesure ce sous-dosage a porté préjudice aux patients. Pour Swissmedic, il est toutefois clair qu'ils ont été mis en danger.

Suite à une dénonciation de l'agence française du médicament (Afssaps), Swissmedic avait ouvert, en novembre 2011, une enquête contre Alkopharma portant sur du Thiotepa sous-dosé. Environ un mois plus tard, elle avait suspendu son autorisation d'exploitation; une mesure "très rare", avait relevé le chef du secteur juridique, Andreas Balsiger.

Entretemps, l'entreprise a fait faillite.

ats

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