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Suisse: hiver le plus doux depuis 1864

Des baigneurs vont aller piquer une tête dans le lac Léman non loin du Jet d'eau de Genève par un chaud dimanche d'hiver: c'était le 23 février dernier. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Des baigneurs vont aller piquer une tête dans le lac Léman non loin du Jet d'eau de Genève par un chaud dimanche d'hiver: c'était le 23 février dernier. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 28.02.2020


La Suisse a connu son hiver le plus doux depuis le début des mesures en 1864. Une telle douceur hivernale, avec une température en moyenne nationale de plus de 0 °C, n'a été observée que quatre fois en 155 ans d'histoire des mesures.

En moyenne nationale, la température de décembre à février a été de 0,7 °C, peut-on lire vendredi dans un communiqué de MétéoSuisse. Depuis le début des mesures en 1864 et jusqu’en 1990, la température hivernale nationale a toujours affiché une valeur négative, Au cours des 30 dernières années, des hivers extrêmement doux se sont succédé à des intervalles de plus en plus courts.

2ème mois de février le plus doux

Avec une moyenne nationale de 1,6 °C, il s’agit du deuxième mois de février le plus doux depuis le début des mesures. Février 1990 avait été un peu plus doux avec une valeur de 2,1 °C. Tous les autres mois de février ont connu une température moyenne nationale inférieure à 1,5 °C. La norme 1981-2010 nationale de février est de -2,3 °C.

La floraison très précoce des noisetiers s'est poursuivie. En février, ils ont souvent fleuri au-dessus de 1000 mètres d’altitude. La floraison s’est également poursuivie en plaine. En février, l'avance sur la date moyenne de floraison de la période 1981-2010 a été de 30 jours.

Floraison très précoce

Près de 74% de toutes les observations peuvent être classées comme "très précoces". A ce jour, les rapports de 50 stations avec de longues séries de données de 25 à 68 ans sont disponibles. Dans 11 de ces stations, les noisetiers n'ont jamais fleuri aussi tôt que cette année; dans 12 autres stations, il s’agit de la deuxième floraison la plus précoce.

Les fleurs printanières se sont également développées très tôt. La floraison du pas-d’âne a commencé début février, soit 25 jours plus tôt que la moyenne. Très sporadiquement, on a même pu observer des anémones des bois. En forêt, il a été possible de trouver de l’ail des ours.

Depuis le week-end très doux du 22/23 février, on a pu voir partout comment les chatons des saules fleurissent et leurs anthères jaunes avec du pollen sortent des poils argentés. Les saules sont dioïques, les inflorescences mâles et femelles sont sur des arbustes différents. Lorsqu'il fait assez chaud, les fleurs de saule sont fréquemment visitées par les abeilles qui collectent le nectar et le pollen.

Février: nouveau record national de chaleur

Le 24 février, une température de 24,6 °C a été mesurée à Biasca (TI). Il s’agit d’un nouveau record national de température maximale pour un mois de février. La journée estivale a été manquée de justesse. Le site de mesures de Biasca n’enregistre la température que depuis un peu plus de deux ans. Une comparaison avec le passé n’est pas possible.

Au Nord des Alpes, c’est le 16 février que la température la plus élevée a été mesurée avec une valeur de 16,2 °C. Cela reste assez loin du seuil des 25 °C qui correspond à la définition de la journée estivale.

Un mois agité

Février 2020 a été exceptionnellement agité. Au Säntis, 23 jours de tempête ont été comptabilisés. Depuis le début des mesures en 1981, le maximum en février avait été de 19 journées. Sur le Chasseral, avec 23 jours de tempêtes, il s’agit également du mois de février le plus agité depuis le début des mesures en 1981.

Certaines régions de plaine au Nord des Alpes ont également été les plus agitées pour un mois de février depuis le début des mesures en 1981, comme à Zurich-Kloten avec 8 jours de tempête et à Wädenswil (ZH) avec 7 jours de tempête.

Forte tempête hivernale Ciara (Sabine)

Durant la première moitié du mois de février, 3 tempêtes hivernales ont balayé la Suisse, Hervé (Petra) le 4, Ciara (Sabine) le 10 et Inès (Tomris) les 13 et 14 février. Les prénoms entre parenthèses sont donnés par l’Université libre de Berlin, alors que les autres sont donnés par les services météorologiques nationaux.

La tempête la plus forte a été Ciara (Sabine) le 10 février. Les rafales de vent ont souvent atteint 90 à 120 km/h sur le Plateau, 140 à 160 km/h sur les crêtes du Jura, 160 à 200 km/h sur les crêtes alpines.

La tempête hivernale Lothar de décembre 1999 avait été nettement plus violente que Ciara. La tempête Eleanor (Burglind) de janvier 2018 a également été nettement plus sévère.

Records isolés de vent

L’activité tempétueuse de février 2020 a localement permis d’établir de nouveaux records de vent sur certains sites de mesures disposant d’une longue série. Dans le fort courant du sud-ouest du 9 février, à l’avant de Ciara, le site jurassien de Rünenberg (BL) a enregistré une rafale record de 148 km/h. Le précédent record de 143 km/h avait été mesuré le 16 décembre 2011.

Sur le Napf, la tempête Hervé (Petra) du 4 février a établi un nouveau record de 171 km/h. Le précédent record était de 169 km/h, mesuré lors de la tempête Vivian du 27 février 1990. Il faut cependant noter que les mesures sur le Napf ont échoué pendant les tempêtes Lothar, Eleanor et Ciara.

ats

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