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Tariq Ramadan confronté à son accusatrice suisse à Paris

Après avoir été placé en détention provisoire entre février et novembre 2018, Tariq Ramadan s'est vu prononcer une interdiction de quitter la France (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED BADRA
Après avoir été placé en détention provisoire entre février et novembre 2018, Tariq Ramadan s'est vu prononcer une interdiction de quitter la France (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED BADRA


Publié le 17.09.2020


L'islamologue Tariq Ramadan, déjà mis en examen en France pour des viols sur quatre femmes qu'il conteste, a été confronté mercredi à son accusatrice suisse au tribunal judiciaire de Paris. Le procureur de Genève avait fait le déplacement.

L'intellectuel suisse, interdit par la justice de quitter le territoire français depuis sa sortie de prison, avait été interrogé pour la première fois en juillet dans cette procédure parallèle aux investigations françaises. Le Ministère public genevois était alors déjà représenté.

Tariq Ramadan, 58 ans, et la plaignante, une femme de 54 ans, étaient convoqués à 10h00 pour être entendus ensemble par deux juges d'instruction français en présence du procureur suisse. Mais un important dégât des eaux constaté en début de matinée au 19e étage du nouveau tribunal, inauguré en 2018 à la porte de Clichy, dans le nord-ouest de la capitale, a entraîné l'évacuation des bureaux des juges d'instruction.

Finalement, l'audition a pu débuter vers 13h00. Elle a été interrompue dans la soirée à la demande de la plaignante et reprendra ultérieurement, selon les avocats.

Ramadan nie

La plaignante, surnommée "Brigitte" dans les médias, avait déposé une plainte pour viol à Genève le 13 avril 2018, deux mois après l'incarcération provisoire de l'islamologue dans le dossier français.

Cette femme a rapporté avoir été violée et séquestrée par M. Ramadan lors d'une rencontre dans un hôtel de Genève le 28 octobre 2008. "C'est une épreuve pour ma cliente d'être confrontée à lui dix ans après les faits", a déclaré avant l'audition à l'AFP un de ses avocats, Me François Zimeray, "d'autant qu'elle fait régulièrement l'objet de menaces", notamment sur les réseaux sociaux.

En juillet, Tariq Ramadan avait reconnu l'existence de ce rendez-vous. Il avait en revanche nié toute relation sexuelle, selon un membre de son entourage.

Depuis février 2018, l'intellectuel musulman est mis en examen en France pour "viol" et "viol sur personne vulnérable", pour des faits dénoncés par deux plaignantes, Henda Ayari et "Christelle", respectivement en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon.

Deux nouvelles mises en examen, pour des soupçons de viols sur deux autres femmes, en 2015 et 2016, ont été prononcées en février dernier.

ats, afp

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