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Theresa May échappe à une motion de défiance des conservateurs

Un vote de défiance va être organisé mercredi soir contre la cheffe du gouvernement britannique Theresa May. © Keystone/EPA/JULIEN WARNAND
Un vote de défiance va être organisé mercredi soir contre la cheffe du gouvernement britannique Theresa May. © Keystone/EPA/JULIEN WARNAND
La tenue du vote de défiance contre Theresa May a été annoncée en tout début de matinée par Graham Brady, le président du "comité 1922", le groupe des élus conservateurs à la Chambre des Communes (à l'exception des ministres). © KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN
La tenue du vote de défiance contre Theresa May a été annoncée en tout début de matinée par Graham Brady, le président du "comité 1922", le groupe des élus conservateurs à la Chambre des Communes (à l'exception des ministres). © KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN
"Je me battrai de toutes mes forces", a déclaré Theresa May lors d'une courte allocution devant le 10, Downing Street mercredi. © KEYSTONE/AP PA/KIRSTY O'CONNOR
"Je me battrai de toutes mes forces", a déclaré Theresa May lors d'une courte allocution devant le 10, Downing Street mercredi. © KEYSTONE/AP PA/KIRSTY O'CONNOR
Theresa May s'est dite prête à "mener (sa) mission à bien" lors des questions à la Chambre des communes. © KEYSTONE/AP UK Parliament/MARK DUFFY
Theresa May s'est dite prête à "mener (sa) mission à bien" lors des questions à la Chambre des communes. © KEYSTONE/AP UK Parliament/MARK DUFFY
La première ministre britannique Theresa May pourra rester au 10 Downing Street. © KEYSTONE/AP/TIM IRELAND
La première ministre britannique Theresa May pourra rester au 10 Downing Street. © KEYSTONE/AP/TIM IRELAND


Publié le 12.12.2018


La Première ministre britannique Theresa May a survécu mercredi soir à la fronde des défenseurs d'un Brexit dur au sein du Parti conservateur. La motion de défiance interne lancée par ces derniers a été rejetée par 200 sur 315 députés appelés à se prononcer.

Le scrutin, monté à la hâte entre mardi et mercredi, s'est déroulé au sein du groupe parlementaire conservateur à la Chambre des communes, après la collecte de 48 lettres de parlementaires mardi soir. Ils ont réussi à réunir 117 voix, un total insuffisant pour contraindre la dirigeante à quitter à la fois sa fonction de chef de file du Parti conservateur et son poste de Première ministre.

Cette motion de défiance, qui trahit la fragilité politique de Theresa May, a malgré tout le mérite de lui permettre de compter le nombre de ses partisans alors que les prétendants à sa succession se font plus pressants à l'approche du 29 mars 2019, date officielle du Brexit.

Clause de sauvegarde contestée

Theresa May a considérablement affaibli sa position politique lundi lorsqu'elle a décidé de reporter sine die un vote des Communes sur le projet d'accord conclu avec les Européens pour définir les modalités du divorce entre Londres et Bruxelles.

Les "hard brexiters", comme l'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson ou encore l'ancien ministre en charge du Brexit Dominic Raab, refusent d'admettre la clause de sauvegarde (backstop) approuvée lors des négociations.

Cette clause a pour but d'empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord mais les tenants d'un Brexit sans concession y voient un assujettissement perpétuel du Royaume-Uni à l'UE.

Tournée infructueuse

Au terme de plusieurs jours de débat pour défendre le texte, Theresa May s'est rendu compte lundi qu'elle ne disposait pas d'une majorité à la Chambre des communes et a préféré ne pas solliciter l'approbation des élus dans l'immédiat.

La cheffe du gouvernement britannique s'est alors lancée dans une tournée éclair de ses principaux interlocuteurs européens avec l'espoir d'obtenir des concessions suffisantes pour vaincre les réticences au sein de son camp.

La démarche n'a pas porté les fruits escomptés: les Européens se sont dits prêts à soutenir la dirigeante britannique mais ont unanimement exclu de renégocier un accord de près de 600 pages, établi après 18 mois de négociations éprouvantes.

Combattive

Malgré la contestation au sein du camp conservateur, Theresa May, qui est apparue très combative avant ce vote de défiance, s'est dite "prête à mener sa mission à bien" et à obtenir une approbation de l'accord de séparation.

La première ministre a expliqué avant les débats internes au Parti conservateur que sa mise en minorité aurait pour conséquence de placer son successeur face à l'obligation de repousser la date de sortie de l'Union européenne.

Elle a toutefois prévenu qu'elle ne se présenterait pas à sa propre succession en 2022, année au cours de laquelle les prochaines élections générales doivent être organisées en Grande-Bretagne et qu'elle n'avait pas non plus l'intention de convoquer de scrutin législatif anticipé.

"Un nouveau dirigeant n'aurait pas le temps de renégocier un accord de retrait et de le faire adopter au Parlement d'ici au 29 mars; de fait, une de ses premières décisions serait de prolonger ou d'abroger l'Article 50, différant voire stoppant le Brexit alors que nos compatriotes veulent que nous le poursuivions", a-t-elle déclaré.

La prochaine étape pour Theresa May passe par le sommet des Vingt-Sept jeudi et vendredi à Bruxelles puis par le vote qui devra avoir lieu aux Communes au plus tard le 21 janvier, a-t-elle promis. Elle espère d'ici là obtenir des "assurances" des Européens sur le caractère temporaire de la clause de sauvegarde.

ats, afp, reu

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