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Theresa May renvoie la balle dans le camp des Européens

Theresa May a rappelé qu'elle préférait "une absence d'accord à un mauvais accord". © KEYSTONE/AP Pool Getty Images/JACK TAYLOR
Theresa May a rappelé qu'elle préférait "une absence d'accord à un mauvais accord". © KEYSTONE/AP Pool Getty Images/JACK TAYLOR


Publié le 21.09.2018


La Première ministre britannique Theresa May a réclamé vendredi à l'Union européenne de proposer une alternative à ses propres propositions sur le Brexit. Elle a prévenu qu'elle n'accepterait jamais un démantèlement du Royaume-Uni.

Mme May, qui s'exprimait au lendemain du sommet de Salzbourg où les Européens ont rejeté son "plan de Chequers", a souligné que les propositions européennes sur la question de la frontière irlandaise reviendraient à séparer la province britannique d'Irlande du Nord du reste du Royaume-Uni.

"Il n'est pas acceptable de rejeter purement et simplement la proposition de l'autre partie sans une explication argumentée et des contre-propositions", a déclaré la Première ministre.

"Donc nous voulons désormais que l'UE nous dise quels sont les vrais problèmes, et quelle est leur alternative, afin de pouvoir en discuter. D'ici là, nous ne pouvons pas progresser."

Mme May a réaffirmé qu'elle privilégiait une sortie de l'UE avec un accord sur les modalités de ce divorce, mais a reconnu que les négociations étaient "dans une impasse" et prévenu que ni elle, ni aucun autre chef du gouvernement britannique ne pourrait accepter d'accord qui établisse une différence de traitement entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.

La livre sterling creuse ses pertes

"Je ne renverserai pas le résultat du référendum (de juin 2016) ni ne démantèlerai mon pays", a insisté Mme May lors de cette allocution de huit minutes retransmise depuis Downing Street.

"Il nous faut un engagement sérieux pour régler les deux principaux problèmes dans les négociations (la frontière irlandaise et la future relation économique entre l'UE et le Royaume-Uni) et nous sommes prêts", a-t-elle poursuivi, tout en rappelant qu'elle préférait "une absence d'accord à un mauvais accord".

Tusk y croit toujours

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, reste lui convaincu qu'un compromis "bon pour tous" sur le Brexit reste possible avec Londres malgré l'impasse actuelle. "Je dis cela en tant qu'ami proche du Royaume-Uni et véritable admirateur de la Première ministre (Theresa) May", a-t-il déclaré dans un communiqué.

La livre sterling, qui évoluait déjà en baisse, a creusé ses pertes durant la courte allocution de Mme May pour perdre plus de 1% face au dollar comme à l'euro. Il s'agit de son plus fort repli en séance depuis onze mois face au dollar et depuis cinq mois face à l'euro.

ats, reu

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