La Liberté

Thomas Pesquet de retour à l'intérieur de la station

L'astronaute français Thomas Pesquet, au côté de l'Américain Shane Kimbrough, doit installer un nouveau panneau solaire sur la Station spatiale internationale (archives). © KEYSTONE/EPA NASA/NASA HANDOUT
L'astronaute français Thomas Pesquet, au côté de l'Américain Shane Kimbrough, doit installer un nouveau panneau solaire sur la Station spatiale internationale (archives). © KEYSTONE/EPA NASA/NASA HANDOUT
L'astronaute français Thomas Pesquet, au côté de l'Américain Shane Kimbrough, doit installer un nouveau panneau solaire sur la Station spatiale internationale (archives). © KEYSTONE/EPA NASA/NASA HANDOUT
L'astronaute français Thomas Pesquet, au côté de l'Américain Shane Kimbrough, doit installer un nouveau panneau solaire sur la Station spatiale internationale (archives). © KEYSTONE/EPA NASA/NASA HANDOUT


Publié le 16.06.2021


L'astronaute français Thomas Pesquet a regagné sain et sauf mercredi l'intérieur de la Station spatiale internationale. Sa sortie dans l'espace a été troublée par plusieurs contretemps et n'a pas permis d'achever l'installation d'un nouveau panneau solaire.

La mission de Thomas Pesquet et de son co-équipier, l'astronaute américain Shane Kimbrough, a duré plus de sept heures, accrochés en apesanteur à l'extérieur de la Station filant 400 kilomètres au-dessus de la Terre.

Le but de la mission était de positionner, fixer, brancher et déployer un panneau solaire nouvelle génération, appelé iROSA, le premier d'une série de six panneaux destinés à augmenter les capacités de production d'énergie de l'ISS.

Mais à mi-parcours, la mission a dû être temporairement mise sur pause à cause de soucis concernant la combinaison de Shane Kimbrough.

Interruption de transmission

Les équipes de la Nasa ont observé une interruption dans la transmission des données permettant de contrôler l'état de sa combinaison, ainsi qu'un soudain pic de la pression du système de refroidissement de son scaphandre.

L'astronaute a dû revenir au sas de la Station et opérer une réinitialisation, avant de ressortir. Pendant ce temps, Thomas Pesquet l'attendait, accroché par les pieds à un bras robotique.

La mission a finalement repris, les données de contrôle étant de nouveau disponibles et stabilisées. Shane Kimbrough n'a à aucun moment été "en danger", a rassuré l'Agence spatiale américaine. Mais une précieuse heure a été perdue.

Problème d'alignement

Les deux astronautes ont ensuite déplacé le panneau solaire, replié sur lui-même en un gros rouleau d'environ 350 kilos, jusqu'à l'endroit où il devait être installé. Ils l'ont fixé et ont tenté de le déplier, mais un problème d'alignement est venu interférer avec le mécanisme, empêchant son déploiement. Les deux astronautes ont alors regagné l'intérieur de la Station.

Ils avaient mis en route la batterie interne de leur combinaison sept heures et quinze minutes auparavant, à 12h11 GMT (14h11 en Suisse), marquant le début officiel de leur expédition.

Dimanche, la même équipe devait normalement recommencer l'opération pour installer un deuxième panneau solaire. Mais la Nasa doit désormais décider de la suite des événements: iront-ils finir l'installation du premier, ou s'attèleront-ils au deuxième comme prévu?

Sens limités

Cette sortie extra-véhiculaire ("EVA"), la première depuis leur arrivée dans l'ISS fin avril, était inédite sur le plan technique. "Une EVA revient à courir un 100 mètres sur la durée d'un marathon", a expliqué à l'AFP Hervé Stevenin, chargé de l'entraînement à ces sorties pour l'Agence spatiale européenne (ESA).

"Travailler en scaphandre est extrêmement difficile. Tous les sens sont limités, on manque de dextérité avec les gants: tenir un outil, c'est comme presser une balle de tennis, des centaines de fois pendant six heures", a décrit l'instructeur.

Pour le Français, il s'agissait de la troisième de sa carrière - la septième pour l'Américain. Et de la 239ème dans l'histoire de l'ISS. Les deux hommes avaient déjà effectué deux sorties dans l'espace côte à côte en 2017.

Mais cette fois, les rôles étaient inversés: Thomas Pesquet était "EVA 1", Shane Kimbrough "EVA 2". "Le n°1, c'est le chef, en gros. Maintenant, je ne suis plus le petit jeune", avait commenté le Français de 43 ans.

19 mètres de long

La paire de panneaux solaires avait été livrée par un cargo de SpaceX et doit être installée à bâbord de l'ISS, tout au bout du mastodonte grand comme un terrain de football.

Le nouveau panneau solaire fixé mercredi mesurera, une fois déployé, 19 mètres de long, et sera superposé au-dessus de l'un des anciens panneaux. Ce dernier est plus grand (35 mètres de long) et une partie sera donc toujours exposée à la lumière du soleil, continuant à produire de l'énergie.

Cet ancien panneau solaire avait été installé en 2000 et sa durée de vie était estimée à une quinzaine d'années.

Il a peu à peu été abîmé par deux facteurs: les émissions des vaisseaux allant et venant vers la Station, et les micro-météorites. "Nous pensions que les dégradations seraient bien pires que ce que nous avons effectivement constaté", a souligné Dana Weigel, responsable à la Nasa pour l'ISS, lors d'un point presse lundi.

Les nouveaux panneaux solaires devraient également avoir une durée de vie d'environ 15 ans.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11