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Thomas Süssli à la tête de l'armée suisse

Le futur chef de l'armée Thomas Süssli a été informaticien et banquier dans le civil. © vbs
Le futur chef de l'armée Thomas Süssli a été informaticien et banquier dans le civil. © vbs


Publié le 04.09.2019


Thomas Süssli dirigera l'armée suisse dès l'an prochain. L'ancien banquier de 52 ans qui dirige actuellement la Base d'aide au commandement a été retenu mercredi par le Conseil fédéral pour succéder à Philippe Rebord.

Origine de Wettingen (AG), le futur chef a effectué un apprentissage de laborantin en chimie. Après son instruction en tant qu’officier et un engagement de l’ONU en Namibie, Thomas Süssli s'est reconverti à Bâle dans l'informatique auprès de la Société de banque suisse.

Il suit ensuite diverses formations complémentaires et obtient le CFC d’analyste programmeur, le brevet fédéral d’informaticien de gestion et le diplôme d’analyste financier. Titulaire d'un Executive Master of Business Administration, il a fait une carrière bancaire, qui est passée par l'UBS, la banque Vontobel et Credit suisse.

De 2001 à 2007, il a dirigé à Zurich une société dont il était copropriétaire (IFBS SA). Sa trajectoire l'a aussi amené à travailler à Londres et Singapour.

En tant qu’officier de milice, Thomas Süssli a commandé une compagnie sanitaire et un bataillon d'hôpital. En 2008, il a rejoint l’état-major d'une brigade logistique qu'il a commandée à partir de 2015. Il est devenu chef de la Base d’aide au commandement l'an dernier.

Nombreux défis

Le nouveau chef de l'armée aura de gros chantiers à mener. Après le non à l'achat d'avions de combat Gripen, il devra d'abord convaincre le peuple de soutenir le principe de l'achat de nouveaux jets, probablement en septembre ou novembre 2020 afin que la mise en service puisse intervenir d'ici fin 2030.

Le Conseil des Etats bataillera dès cet automne sur l'enveloppe financière prévue (maximum 6 milliards) mais aussi sur les affaires compensatoires pour l'industrie suisse. L'enjeu est de taille: les avions de combat actuels arriveront à la fin de leur durée d’utilisation au plus tard vers 2030. S’ils ne sont pas remplacés à temps, l’armée ne pourra plus remplir sa mission.

Les procédures de renouvellement des moyens de défense sol-air de longue portée et de la flotte d'avions de combat sont quant à elles en cours d'évaluation. Les deux projets ont été dissociés afin de ne troubler le débat sur les avions, mais ils sont coordonnés et le nouveau chef devra les suivre de front.

A l'interne, M.Süssli devra assurer la bonne application de la réforme de l'armée lancée en 2018 et qui devrait être finie à l'horizon 2021. Pour l'instant, les travaux avancent comme prévu. L'idée est d'améliorer la disponibilité des troupes et de réduire les effectifs de 200'000 à 100'000 militaires (avec un effectif réel de 140'000). L'école de recrues continue de durer 18 semaines. Il n'y en a plus trois mais deux par an.

Autre souci, freiner l'érosion des effectifs de l'armée au profit du service civil. Le Conseil des Etats devrait toutefois empoigner cet automne la réforme du service civil qui doit rendre la transition plus difficile. L'armée devra aussi défendre l'intégration des femmes et des personnes transgenre. Autre chantier ouvert: la cyberdéfense.

Thomas Süssli succédera à Philippe Rebord. Ce dernier a annoncé au début avril son départ à la fin de l'année pour des raisons de santé. Le Valaisan, 61 ans, a été victime d'une thrombose grave en janvier et souffre de sérieux problèmes à la hanche.

ats

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