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Trois enfants morts des suites de mauvais traitements l'an dernier

Le nombre de cas de violence contre des enfants semble se stabiliser à un niveau élevé en Suisse (image d'illustration). © KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF
Le nombre de cas de violence contre des enfants semble se stabiliser à un niveau élevé en Suisse (image d'illustration). © KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF


Publié le 23.05.2019


Trois enfants sont morts des suites de mauvais traitements l'an dernier en Suisse. Et plus de 1500 garçons et filles ont été admis dans les hôpitaux pour maltraitance. Après des années d'augmentation, ces chiffres semblent se stabiliser à un niveau élevé.

Selon la Société suisse de pédiatrie, 244 cas (16,2%) concernent des enfants dans leur première année de vie et un tiers de tous les enfants maltraités ont moins de quatre ans. C'est une phase de la vie où il y a peu de contrôle en dehors de la famille, puisque ces enfants ne vont pas encore à l'école enfantine.

L'une des priorités de la prévention pourrait être de trouver les moyens de mieux atteindre et protéger ce groupe d'âge particulièrement vulnérable, ajoute la SSP dans un communiqué publié jeudi.

Dix ans d'enquête

L'association a recensé pour la dixième année consécutive les enfants qui ont été pris en charge en ambulatoire ou en stationnaire dans une clinique pédiatrique suisse pour maltraitance présumée ou avérée. Les données ont été collectées auprès de 20 des 31 cliniques ou services pédiatriques officiels de Suisse.

Comme seuls les petits services de pédiatrie n'ont pas annoncé leurs cas, ces statistiques reflètent une très forte proportion des cas de maltraitance d'enfants traités dans une clinique pédiatrique suisse l'année dernière.

Au total, 1502 cas ont été signalés l'an dernier, ce qui représente un recul de près de 13%. Il est dû au fait qu'en 2017 une grande clinique avait également signalé des enfants qui avaient reçu des conseils, mais sans être être traités pour cause de violence domestique. Toutes les autres cliniques ont enregistré environ le même nombre d'enfants que l'année précédente.

Violence physique

La plus grande partie des cas concerne la maltraitance physique (29%), devant la négligence (27%) et la maltraitance psychique (23,6%). Un cinquième des enfants traités (19,8%) l'ont été pour des abus sexuels. En outre, les hôpitaux ont signalé dix cas de syndrome de Münchhausen par procuration, c'est-à-dire de cas de parents qui rendent volontairement leurs enfants malades.

Selon la SSP, la répartition entre les différentes formes de violences a été "un peu plus équilibrée" l'an dernier. Etant donné qu'elles sont souvent combinées, il n’est pas toujours possible de faire une distinction précise, souligne-t-elle.

La répartition selon le sexe reste quant à elle "étonnamment constante" avec 44% de garçons et 56% de filles - toutes formes de violences confondues. Seule exception, les abus sexuels, qui affectent les filles environ quatre fois plus fréquemment que les garçons.

Dans le cadre familial

Les trois quarts des violences (1167, soit 77,7%) ont lieu dans le cadre familial. Elles sont causées le plus souvent par des hommes (39,5%). Les femmes sont à l'origine de 24,9% d'entre elles. Et 26,6% des cas ont été provoqués par des hommes et des femmes - "en général, les deux parents". C'est notamment le cas de maltraitance psychique et de négligence.

La violence physique est davantage commise par les hommes. Les abus sexuels sont beaucoup plus courants chez les hommes (76,4%). Dans ces cas, les auteurs peuvent être jeunes: un quart d'entre eux a moins de 18 ans. Une fois sur trois, l'auteur est issu de la famille.

L'autorité de protection de l'enfant et de l'adulte (APEA) est déjà impliquée au préalable dans un cas sur quatre lors d'une maltraitance déclarée par une clinique pédiatrique. En outre, les groupes de protection des enfants des hôpitaux ont eux-mêmes rendu compte aux APEA dans 27,6% des cas. Pour le reste, ils ont recommandé un rapport.

Les autorités de poursuite pénale ont été saisies dans 273 cas l'an dernier. Dans 65 cas supplémentaires, le groupe de protection des enfants a recommandé de le faire.

ats

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