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Trump accusé d'incitation à la violence contre une élue musulmane

La sécurité de l'élue musulmane du Congrès américain Ilhan Omar, celle de sa famille et de son équipe a été renforcée (archives). © KEYSTONE/AP/J. SCOTT APPLEWHITE
La sécurité de l'élue musulmane du Congrès américain Ilhan Omar, celle de sa famille et de son équipe a été renforcée (archives). © KEYSTONE/AP/J. SCOTT APPLEWHITE


Publié le 15.04.2019


Les élus démocrates ne décoléraient pas dimanche contre le président américain. Ils l'accusent "d'inciter à la violence" contre une élue musulmane du Congrès, après son tweet associant des propos d'Ilhan Omar aux images des attentats du 11-Septembre.

Face à la polémique, la Maison Blanche a assuré que Donald Trump n'essayait "pas d'inciter à la violence". La présidente démocrate de la Chambre des représentants a demandé à la police du Capitole un renforcement de la sécurité d'Ilhan Omar, celle de sa famille et de son équipe, indiquant que les forces de l'ordre continueraient à "surveiller et répondre aux menaces auxquelles elle fait face".

"Les mots du président pèsent énormément et sa rhétorique haineuse et incendiaire crée un véritable danger", a tonné Nancy Pelosi dimanche, dans un communiqué, exhortant le président à "retirer sa vidéo dangereuse et irrespectueuse". Donald Trump avait publié vendredi sur Twitter une vidéo associant des propos tenus par Ilhan Omar, l'une des deux premières femmes musulmanes élues au Congrès, aux images des tours jumelles de New York en feu.

Torrent de réprobations

S'exprimant en mars dernier devant le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), la représentante du Minnesota à la Chambre basse avait alors estimé que l'organisation avait été fondée après les attentats du 11-Septembre "parce qu'ils reconnaissaient que certaines personnes avaient fait quelque chose et que chacun d'entre nous commençait (de ce fait) à perdre accès à nos libertés citoyennes".

Des conservateurs ont accusé Ilhan Omar de minimiser, par sa formulation, l'attaque la plus meurtrière sur le sol américain. La vidéo postée par le président républicain et visionnée plus de 9 millions de fois dimanche a suscité un torrent de réprobations du côté démocrate.

"Le président incite à la violence contre une membre du Congrès en exercice- et un groupe entier d'Américains en fonction de leur religion. C'est répugnant. C'est scandaleux", a par exemple tweeté la sénatrice candidate à l'élection présidentielle, Elizabeth Warren.

La Maison Blanche se défend

La Maison Blanche a fermement défendu le président américain dimanche. Donald Trump "n'essaie pas d'inciter à la violence contre quiconque", a justifié sa porte-parole Sarah Sanders, sur la chaîne Fox News. "Le président ne souhaite assurément aucun mal ni aucune violence contre personne, mais (il) doit absolument rappeler à l'ordre la membre du Congrès pour, non pas un seul, mais de nombreux commentaires antisémites", a-t-elle dit sur ABC.

Sarah Sanders semblait faire ici référence à une autre polémique impliquant Ilhan Omar après de récents commentaires sur Israël jugés antisémites par de nombreux élus, y compris dans le camp démocrate. Elle avait sous-entendu que des élus américains soutenaient Israël par intérêt financier. Elle s'était ensuite excusée publiquement.

"Merci de vous tenir à mes côtés - contre une administration qui cherche à bannir les musulmans de notre pays - dans le combat pour l'Amérique que nous méritons", a réagi sur Twitter Ilhan Omar, réfugiée somalienne, à la suite de la vidéo postée par le président républicain. "Personne - peu importe à quel point il est corrompu, incompétent ou vicieux - ne peut menacer mon amour inconditionnel pour l'Amérique", a également tweeté la femme de 37 ans.

CAIR a été fondée en 1994 et non après les attaques du 11 septembre 2001 comme indiqué par Ilhan Omar. Cité par le Washington Post, son porte-parole explique qu'elle s'est mal exprimée et voulait dire que l'organisation avait vu ses effectifs doubler après le 11-Septembre.

ats, afp

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