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Trump menace Ankara de sanctions si elle ne libère pas un pasteur

Pour le président étasunien, le pasteur Andrew Brunson, "un formidable chrétien et père de famille", "souffre beaucoup". © KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI
Pour le président étasunien, le pasteur Andrew Brunson, "un formidable chrétien et père de famille", "souffre beaucoup". © KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI


Publié le 26.07.2018


Donald Trump a annoncé jeudi d'"importantes sanctions" contre la Turquie si elle ne libère pas "immédiatement" un pasteur étasunien jugé pour terrorisme. Cela au risque d'envenimer des relations déjà tendues avec Ankara, qui a rejeté des menaces "inacceptables".

Pour le président des Etats-Unis, le pasteur Andrew Brunson, "un formidable chrétien et père de famille", "souffre beaucoup". "Cet homme de foi innocent doit être libéré immédiatement", a-t-il réclamé sur Twitter.

Il avait auparavant dénoncé la semaine dernière une "honte totale" lorsqu'un tribunal turc avait décidé de le maintenir en détention provisoire durant son procès, en cours depuis le printemps.

Mercredi, un autre tribunal a finalement décidé de placer en résidence surveillée cet homme, incarcéré depuis octobre 2016 en Turquie.

"Sanctions significatives"

C'est "un premier pas bienvenu, mais ce n'est pas assez", a lancé jeudi Mike Pence lors d'une réunion internationale à Washington pour "promouvoir la liberté de religion" dans le monde. Selon le vice-président américain, "il n'y a pas de preuves crédibles contre lui".

Il s'est alors directement adressé au chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan: "Libérez le pasteur Andrew Brunson ou soyez prêts à en payer les conséquences". "Si la Turquie ne prend pas des mesures immédiates pour libérer cet homme de foi innocent et le renvoyer chez lui en Amérique, les Etats-Unis imposeront des sanctions significatives contre la Turquie jusqu'à sa libération", a-t-il martelé.

Ankara rejette l'"ordre" étasunien

L'arrestation du pasteur est l'un des nombreux dossiers qui empoisonnent les relations entre Ankara et Washington, alliés au sein de l'Otan, mais qui ont évité de justesse un risque de confrontation en début d'année en Syrie.

L'administration américaine "doit comprendre qu'elle ne peut pas obtenir le résultat souhaité en menaçant la Turquie", a prévenu la présidence turque. "Personne ne peut donner d'ordre à la Turquie. Nous ne tolérerons jamais les menaces de qui que ce soit", a dit pour sa part le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, qui s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain Mike Pompeo.

Condition: l'extradition de Gülen

Le pasteur Brunson, qui risque jusqu'à 35 ans de prison, est accusé par les autorités turques de terrorisme et d'espionnage pour le compte de deux organisations qu'elles considèrent comme leurs bêtes noires: le réseau du prédicateur Fethullah Gülen auquel Ankara impute, malgré ses dénégations, le putsch manqué de juillet 2016, mais aussi les séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La Turquie réclame de son côté l'extradition de Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, et en fait régulièrement une condition pour le rapatriement d'Andrew Brunson, mais l'administration américaine refuse officiellement de lier les deux affaires.

ats, afp

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