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Un an avec sursis requis contre les rappeurs Booba et Kaaris

À l'extérieur, des dizaines de fans sont réunis, espérant apercevoir les rappeurs. © KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI
À l'extérieur, des dizaines de fans sont réunis, espérant apercevoir les rappeurs. © KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI


Publié le 07.09.2018


Un an de prison avec sursis a été requis jeudi contre les frères ennemis du rap français, Booba et Kaaris, au centre d'une violente bagarre au début août à l'aéroport parisien d'Orly, sous le regard incrédule des voyageurs. L'incident avait retardé plusieurs vols.

Les deux rivaux sont "tous deux responsables" de la rixe du 1er août, lors de laquelle ils ont "perdu toute lucidité", a estimé le procureur de Créteil, en banlieue parisienne. Ce sont eux qui ont échangé les premiers coups et ils ont "entraîné leurs gardes rapprochées" dans la bagarre, a-t-il dénoncé.

Libérés à la fin août, les deux rappeurs ont comparu devant le tribunal correctionnel, qui avait ordonné leur placement en détention provisoire après les faits. Neuf membres de leurs clans respectifs impliqués dans la bagarre sont également poursuivis pour violences aggravées et vols en réunion. Tous risquent jusqu'à 10 ans de prison.

Le parquet a demandé des peines allant jusqu'à huit mois ferme pour les membres de leurs clans respectifs, en fonction de la gravité des violences et des antécédents de chacun.

Personnages créés

Booba, Elie Yaffa de son vrai nom, et Kaaris, Gnakouri Okou à l'état civil, entretiennent depuis des années une rivalité sur Internet. Booba et Kaaris "se sont créé des personnages forts, puissants violents, excessifs et déterminés", a décrit le procureur, qui a fustigé "deux hommes qui "ont perdu toute lucidité", mus par la peur de "devenir la risée de leur entourage, mais aussi la risée d'Internet".

À la barre, Okou Gnakouri, alias Kaaris, a tenu à débuter par des excuses. "Ce n'est pas bien ce qui s'est passé (...) Je présente mes excuses aux personnes choquées par les images", a-t-il déclaré avant l'examen de l'affaire. "Je ne suis pas à l'origine de cette rixe", a martelé l'artiste. "Moi, je cherchais à aller prendre mon avion. C'est tout", a expliqué Booba.

Selon la police et le procureur, la vidéosurveillance de l'aéroport montre que Booba a porté le premier coup. Mais en garde à vue, le rappeur a assuré avoir reçu un projectile, alors qu'il tentait de "contourner" Kaaris. "Ensuite, c'est parti", a-t-il expliqué aux enquêteurs. Kaaris a, lui, rapporté des insultes, qui le visaient lui, sa femme et sa fille et auraient précédé les coups.

ats, afp

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