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Un homme d'affaires genevois donne le chapeau d'Hitler à Israël

Abdallah Chatila a visité dimanche Yad Vashem et rencontré le président israélien Reuven Rivlin. © KEYSTONE/EPA/ABIR SULTAN
Abdallah Chatila a visité dimanche Yad Vashem et rencontré le président israélien Reuven Rivlin. © KEYSTONE/EPA/ABIR SULTAN


Publié le 08.12.2019


L'homme d'affaires libano-suisse, qui avait acquis lors d'une vente aux enchères en novembre à Munich des objets ayant appartenu à Adolf Hitler, va les remettre à des organisations juives. Le but de son geste est de lutter contre le racisme et de l'antisémitisme.

Abdallah Chatila a déboursé environ 600'000 euros (660'000 francs) pour huit objets, dont un chapeau haut de forme porté par Hitler. S'il avait d'abord envisagé de les brûler, il a finalement décidé de les remettre au Keren Hayessod, un organisme de collecte de fonds israélien, qui a proposé de les confier à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem.

Ce fut une décision "très facile" à prendre, a confié dimanche M. Chatila lors d'une conférence de presse à Jérusalem. Craignant que ces objets ne "tombent entre de mauvaises mains", "j'ai considéré que je n'avais pas d'autre choix que d'aider la cause", a t-il précisé.

Combattre antisémitisme et racisme

Selon lui, "ce qui s'est passé ces cinq dernières années en Europe nous a prouvé que l'antisémitisme, le populisme, le racisme sont de plus en plus forts et nous sommes ici pour le combattre et montrer aux gens que nous n'avons pas peur".

"Aujourd'hui, avec la désinformation, les médias, le pouvoir que procure Internet, avec les réseaux sociaux", quelqu'un d'autre pourrait manipuler le public, a-t-il poursuivi, évoquant Hitler. Ces objets pourraient selon lui être utilisés par des groupes néonazis ou des personnes voulant attiser l'antisémitisme et le racisme en Europe.

Les objets, toujours à Munich, devraient être transférés à Yad Vashem et s'ajouter à une collection d'effets personnels de nazis, pour lutter contre le négationnisme. Mais ils ne seront pas exposés de façon permanente, a précisé Avner Shalev, directeur du musée.

La vente aux enchères avait suscité un tollé en Allemagne, notamment dans la communauté juive.

Né en 1974 à Beyrouth dans une famille de joailliers chrétiens, M. Chatila a fait fortune dans les diamants et l'immobilier à Genève.

ats, afp

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