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Un mort à Charlottesville investie par l'extrême-droite américaine

La berline a foncé dans la foule des manifestants qui protestaient contre la présence de centaines de militants racistes et suprémacistes à Charlottesville, en Virginie (Etats-Unis) © KEYSTONE/AP The Daily Progress/RYAN M. KELLY
La berline a foncé dans la foule des manifestants qui protestaient contre la présence de centaines de militants racistes et suprémacistes à Charlottesville, en Virginie (Etats-Unis) © KEYSTONE/AP The Daily Progress/RYAN M. KELLY
Le ou la conductrice du véhicule a tué au moins une personne et en a blessé dix-neuf autres. © KEYSTONE/AP The Daily Progress/RYAN M. KELLY
Le ou la conductrice du véhicule a tué au moins une personne et en a blessé dix-neuf autres. © KEYSTONE/AP The Daily Progress/RYAN M. KELLY


Publié le 12.08.2017


Un rassemblement controversé de groupuscules de l'extrême droite américaine samedi en Virginie a viré au drame quand une voiture a foncé sur la foule de contre-manifestants antiracistes. Une personne a été tuée et plusieurs autres grièvement blessées.

Trente-quatre blessés ont été transportés par les secours, dont un est décédé et 33 ont été pris en charge à l'hôpital, a indiqué le centre médical de l'Université de Virginie. Le chauffeur a été arrêté et incarcéré, rapporte le journal USA Today en citant les autorités de Virginie. Son identité n'a pas été rendue publique.

La collision apparemment volontaire est survenue peu après l'interdiction de cette manifestation émaillée de violentes échauffourées, une situation qui a conduit le président Donald Trump à dénoncer la "haine" exprimée.

"Je suis révolté et écoeuré par cette collision automobile qui a fait beaucoup de blessés", a d'abord tweeté Mike Signer, maire de Charlottesville. "J'ai le coeur brisé qu'une vie humaine ait été perdue", a-t-il écrit un demie-heure plus tard.

Panique

"On marchait dans la rue quand une voiture, une berline noire ou grise, nous a foncé dessus, elle a percuté tout le monde. Puis elle a reculé et nous a encore heurtés", a relaté à l'AFP un témoin.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre une voiture de couleur sombre percuter violemment un autre véhicule par l'arrière, qui lui-même rentre dans une troisième voiture devant lui. La voiture responsable de la collision repart alors vivement en marche arrière, au milieu des manifestants paniqués.

Appel à témoins

Selon des personnes sur place, les victimes étaient des contre-manifestants venus dénoncer la présence à Charlottesville de groupes de la droite radicale et identitaire américaine, dont le Ku Klux Klan et des néo-nazis.

Une journaliste de l'AFP présente sur les lieux a vu des blessés étendus au sol, des personnes en pleurs, des brancards, des ambulances et des camions de pompiers. La police a lancé un appel à témoins.

Statue défendue par les racistes

La tragédie s'est produite dans un climat de haute tension, deux heures après le rassemblement avorté des militants d'extrême droite.

Des groupes de la droite radicale et identitaire américaine entendaient en effet dénoncer de façon unitaire le projet de Charlottesville de déboulonner dans ce jardin municipal la statue d'un général sudiste favorable à l'esclavagisme.

Certains militants rassemblés, professant la suprématie de la race blanche, étaient venus munis de drapeaux confédérés, un symbole considéré comme raciste par une bonne partie des Américains.

Les violences ont commencé avant même le début du rassemblement. Elles ont éclaté au centre de la ville en fin de matinée entre des centaines de nationalistes portant des croix et des drapeaux confédérés et un nombre similaire de contre-manifestants. Des heurts avaient déjà eu lieu vendredi soir sur le campus de l'Université de Virginie à Charlottesville.

Trump condamne

Le président américain Donald Trump a réagi au rassemblement en affirmant sur Twitter: "Nous devons TOUS nous unir et condamner tout ce qui représente la haine. Il n'y a pas de place en Amérique pour ce type de violences".

D'habitude relativement avare en commentaires publics, la Première dame des Etats-Unis, Melania Trump, l'avait précédé en condamnant le sectarisme. "Rien de bon n'émerge de la violence", a-t-elle écrit sur Twitter.

Le gouverneur McAuliffe avait appelé vendredi les habitants à éviter de se rendre à ce rassemblement baptisé "Unite the Right Rally". Il avait déclaré à la mi-journée l'état d'urgence, une mesure permettant de mobiliser davantage de moyens policiers.

ats, afp, reu

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