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Un scandale emporte le président de la Cour suprême du Pérou

Aux cris de "dégagez tous les corrompus" des milliers de péruviens se sont rassemblés jeudi soir dans les rues de plusieurs villes du pays. © KEYSTONE/AP/MARTIN MEJIA
Aux cris de "dégagez tous les corrompus" des milliers de péruviens se sont rassemblés jeudi soir dans les rues de plusieurs villes du pays. © KEYSTONE/AP/MARTIN MEJIA


Publié le 20.07.2018


Le président de la Cour suprême du Pérou Duberli Rodriguez a présenté jeudi sa démission après la diffusion d'enregistrements compromettants, a annoncé la Cour. On entend dans ces documents des juges monnayer des peines.

"Au vu de la crise institutionnelle que traverse l'institution judiciaire (la plus haute du pays), je présente ma démission", a écrit M. Rodriguez dans une lettre dont le contenu a été publié sur Twitter.

Le président du Conseil national de la magistrature (CNM), Orlando Velasquez, a également démissionné trois jours seulement après avoir pris ses fonctions à la suite de la démission de son prédécesseur. "C'est notre dignité de nous retirer", a déclaré M. Velasquez, qui est le sixième membre démissionnaire du CNM. Le septième et dernier membre pourrait démissionner dans les prochaines heures.

"Que voulez-vous?"

Ebranlée par ce scandale, la justice péruvienne avait été déclarée mercredi en "état d'urgence" pour une durée de 90 jours, selon le journal officiel.

Ces décisions interviennent une semaine après la diffusion dans les médias péruviens d'enregistrements mettant en cause des magistrats de la Cour suprême ou du Conseil national de la magistrature (CNM), un organisme chargé de nommer les juges et les procureurs.

Ainsi, dans un des enregistrements, on entend le juge de la Cour suprême César Hinostroza évoquer le procès du violeur d'une fillette de 11 ans : "Que voulez-vous, qu'on réduise sa peine ou qu'on le déclare innocent ?".

Manifestations

Plusieurs magistrats éclaboussés par le scandale ont déjà été écartés et le ministre de la Justice Salvador Heresi a été démis de ces fonctions par le chef de l'Etat Martin Vizcarra. Ce dernier a convoqué pour vendredi une session extraordinaire du Parlement, première étape d'une profonde réforme judiciaire.

Fin mars, son prédécesseur à la tête du Pérou Pedro Pablo Kuczynski avait démissionné, accusé d'avoir menti sur ses liens avec le géant brésilien du BTP Odebrecht, au coeur d'un vaste scandale de corruption qui éclabousse une partie de la classe politique d'Amérique latine.

Aux cris de "dégagez tous les corrompus" des milliers de Péruviens se sont rassemblés jeudi soir dans les rues de plusieurs villes du pays.

ats, afp

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