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Un troisième ex-chef des Farc poursuivi par la justice de paix

Un accord de paix a été signé en novembre 2016 par les Farc et le gouvernement colombien. Les deux parties dénoncent des manquements (image symbolique). © KEYSTONE/EPA EFE/LUIS EDUARDO NORIEGA A.
Un accord de paix a été signé en novembre 2016 par les Farc et le gouvernement colombien. Les deux parties dénoncent des manquements (image symbolique). © KEYSTONE/EPA EFE/LUIS EDUARDO NORIEGA A.


Publié le 07.06.2019


Le tribunal chargé de juger les crimes commis pendant le conflit armé en Colombie a lancé jeudi une enquête sur un troisième ex-commandant de la guérilla des Farc. L'homme est accusé de ne pas respecter les dispositions de l'accord de paix signé en 2016.

La Juridiction spéciale pour la paix (JEP) a annoncé dans un communiqué le lancement d'une enquête contre Henry Castellanos Garzon, qui a disparu depuis plusieurs mois. Selon le tribunal, l'ex-chef des Farc, accusé de milliers d'enlèvements, ne s'est pas présenté à une convocation du tribunal et en a reporté une autre sans justification.

Il s'agit du troisième ancien chef de la guérilla faisant l'objet d'une enquête de la JEP, après Ivan Marquez, ex-négociateur en chef de l'accord de paix, et Hernan Velasquez, ex-chef de la principale force d'élite de l'ancienne rébellion. Tous deux ont disparu depuis mi-2018 avec d'autres responsables des Farc.

Fin avril, le gouvernement a offert une récompense d'un million de dollars en échange de tout renseignement permettant l'arrestation d'Hernan Velasquez, accusé d'assassinats et de prises d'otages.

Peines alternatives

La Juridiction spéciale de paix est issue de l'accord de novembre 2016. Elle a pour mission de juger les crimes les graves commis pendant plus de 50 ans de confrontation armée avec la rébellion des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes).

Elle a le pouvoir de retirer les garanties judiciaires et politiques accordées aux anciens rebelles dans le cadre de l'accord signé entre la guérilla et le gouvernement. Elle prévoit également des peines alternatives à la prison pour les ex-guérilleros et militaires qui avouent leurs crimes, dédommagent les victimes et s'engagent à ne plus recourir à la violence.

En cas d'exclusion du processus de paix, les trois ex-chefs rebelles pourraient avoir à répondre de leurs crimes devant la justice ordinaire.

Violations dénoncées

De son côté, le parti de la Farc (Force alternative révolutionnaire commune), formé par l'ancienne guérilla à la suite de l'accord, dénonce des violations des dispositions concernant les garanties de sécurité et la réintégration de ses ex-combattants.

Depuis novembre 2016, 128 ex-combattants ont été assassinés lors d'attaques impliquant des dissidents de la guérilla et d'autres groupes armés liés au trafic de drogue, selon le bureau du procureur général.

ats, afp

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