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Une journaliste d'un média iranien détenue comme "témoin"

La journaliste américano-iranienne Marzieh Hachemi est depuis 25 ans l'un des visages les plus connus de la chaîne Press TV. Elle revient régulièrement aux Etats-Unis pour rendre visite à sa famille (archives). © KEYSTONE/AP Press TV
La journaliste américano-iranienne Marzieh Hachemi est depuis 25 ans l'un des visages les plus connus de la chaîne Press TV. Elle revient régulièrement aux Etats-Unis pour rendre visite à sa famille (archives). © KEYSTONE/AP Press TV


Publié le 19.01.2019


Une journaliste américano-iranienne, arrêtée dimanche aux Etats-Unis, sera maintenue en détention jusqu'à ce qu'elle témoigne devant un grand jury dans une enquête pénale. C'est ce qu'un document judiciaire rendu public vendredi affirme.

Marzieh Hachemi, qui travaille pour la chaîne iranienne Press TV, "ne fait l'objet d'aucune accusation". Mais elle est visée par "un mandat de témoin matériel" dans une affaire en cours devant un tribunal fédéral de Washington, selon ce document. Elle sera libérée "immédiatement après avoir témoigné devant un grand jury qui enquête sur des violations de la loi pénale américaine". Ni la nature de l'enquête, ni la date de comparution ne figurent dans ce document.

Née aux Etats-Unis il y a 59 ans sous le nom de Melanie Franklin, elle a changé de nom après sa conversion à l'islam et son mariage avec un Iranien. Installée en Iran, où elle est depuis 25 ans l'un des visages les plus connus de la chaîne Press TV, elle revient régulièrement aux Etats-Unis pour rendre visite à sa famille.

Dossier pas connu

Dimanche, alors qu'elle effectuait une de ces visites, elle a été arrêtée à l'aéroport de St-Louis dans le Missouri (centre). Son employeur a rendu publique mercredi cette interpellation et a dénoncé ses conditions de détention. Il a assuré qu'elle avait été contrainte de retirer son voile et de manger du porc.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif a demandé sa libération immédiate, qualifiant cette arrestation d'"acte politique inacceptable". Le ministère américain de la Justice et la police fédérale (FBI) ont refusé de communiquer à ce sujet.

Vendredi, une juge a autorisé de rendre partiellement public le mandat de témoin matériel émis à son encontre. Cet acte juridique rare permet, depuis les attentats du 11 septembre 2001, de maintenir en détention les témoins présentant un risque de fuite.

Le fils de la journaliste, Hossein Hachemi, a déclaré au quotidien Washington Post que sa mère, lui et deux de ses frères ou soeurs avaient reçu une assignation à témoigner sans savoir dans quel dossier.

ats, afp

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