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Une nouvelle ère s'ouvre à la CDU avec la succession de Merkel

L'avenir du parti d'Angela Merkel (et du pays) est vendredi entre les mains de ses délégués (archives). © KEYSTONE/AP dpa/Bernd von Jutrczenka
L'avenir du parti d'Angela Merkel (et du pays) est vendredi entre les mains de ses délégués (archives). © KEYSTONE/AP dpa/Bernd von Jutrczenka


Publié le 07.12.2018


Les délégués de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), réunis en congrès à Hambourg, élisent vendredi le successeur d'Angela Merkel à la présidence du parti. La chancelière allemande a décidé en octobre d'abandonner la tête du parti après de mauvais résultats électoraux.

"Nous sentons tous qu'il s'agit d'un congrès bien particulier", a déclaré la chancelière, politiquement affaiblie depuis des mois, à l'ouverture du congrès de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) dont les 1001 délégués doivent voter dans l'après-midi. "Je souhaite que nous sortions de ce congrès bien armés, motivés et unis".

Tous les délégués se sont levés à son arrivée, et l'ont applaudi plusieurs minutes. Certains tenaient des pancartes orange sur lesquelles on pouvait lire "Merci cheffe" pour ces 18 années, dans une halle de la foire de Hambourg pleine à craquer.

Autrefois affectueusement surnommée "Mutti" (Maman) par l'opinion, Angela Merkel a été contrainte fin octobre de renoncer à se représenter à la tête du parti après deux élections régionales très décevantes. A 64 ans, celle qui dirige depuis treize ans la première économie européenne tient néanmoins à aller jusqu'au bout de son mandat de chancelière, soit jusqu'en 2021.

Angela Merkel a ensuite lancé un vibrant appel à défendre les valeurs "chrétiennes" et "démocratiques" face à la montée des tendances nationalistes et populistes dans le monde, dans son dernier discours de présidente du parti. Elle a dressé une longue liste des dangers actuels comme "la remise en cause du multilatéralisme, un repli sur le national, la réduction de la collaboration internationale" et les menaces de "guerre commerciale".

Deux favoris

Deux personnalités aux projets opposés se sont largement détachées pour succéder à Angela Merkel, 64 ans, qui occupe la présidence du parti depuis 2000. Ils se placent aussi en pole position pour la remplacer à la tête du gouvernement allemand.

Il s'agit de l'actuelle secrétaire générale de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, protégée de Merkel considérée comme la candidate de la continuité; et Friedrich Merz, rival de longue date de Merkel, qui promet un changement plus radical. L'enjeu du scrutin va bien au-delà du parti conservateur puisque le vainqueur sera probablement candidat à la chancellerie lors des élections fédérales de 2021.

Selon un sondage réalisé par l'institut Infratest pour la chaîne ARD diffusé jeudi, Annegret Kramp-Karrenbauer est favorite avec 47% des intentions de vote, contre 37% pour Friedrich Merz et 12% pour le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Quel que soit l'heureux élu, aucun changement radical de la politique allemande n'est à attendre dans l'immédiat, a assuré Armin Laschet, un poids lourds du parti, la priorité étant de soutenir le gouvernement, dont les premiers mois ont été marqués par des crises à répétition. "On ne peut plus se permettre de revivre une année comme 2018", a-t-il mis en garde.

ats, reu

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