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Une orque égarée aperçue dans la Seine

La présence d'une orque dans la Manche est très exceptionnelle, encore davantage dans la Seine (photo d'llustration). © KEYSTONE/AP/ELAINE THOMPSON
La présence d'une orque dans la Manche est très exceptionnelle, encore davantage dans la Seine (photo d'llustration). © KEYSTONE/AP/ELAINE THOMPSON


Publié le 25.05.2022


Une orque égarée a été aperçue mercredi dans la Seine. L'animal a également été vu à plusieurs reprises au large de la côte du nord de la France, a signalé la chaîne BFMTV. Il est peu courant de voir une telle créature dans cette zone géographique.

Selon un groupe de recherche, l'épaulard a été observé pour la première fois le 5 avril dernier par l'équipage d'un bateau de pêche à une trentaine de kilomètres des côtes normandes. Depuis, le mammifère a été signalé à plusieurs reprises le long des côtes, dans l'estuaire de la Seine et à une soixantaine de kilomètres en amont, du côté de Yainville.

Habituellement, les orques se trouvent plutôt au large des côtes de l'Écosse, de l'Islande ou encore de la Norvège. On peut également en apercevoir au sud de l'océan Atlantique, dans le Golfe de Gascogne. Les experts ne savent pas si l'animal s'est retrouvé dans la Manche parce qu'il est malade ou s'il s'agit d'un jeune spécimen qui aurait perdu son groupe.

Les toutes premières observations laissaient penser que l'animal était en bonne santé, mais les spécialistes ont décelé des signes clairs d'amaigrissement et d'infection fongique. Ces experts sont également pessimistes sur les chances de survie de l'animal s'il reste seul.

Pronostic vital engagé

Cette "orque mâle, espèce protégée et sauvage", est "très affaibli", a confirmé la préfecture de Seine-maritime dans un communiqué.

"Le pronostic vital est engagé. On est vraiment très très inquiets. Son état de santé est très dégradé", a précisé à l'AFP Gérard Mauger, vice-président du GECC, une association basée à Cherbourg missionnée par l'Office français de la biodiversité (OFB) pour l'étude et la préservation des mammifères marins en Manche.

"Plus elle reste dans l'eau douce, plus ça va accélérer la dégradation de son état de santé. Elle est très loin de la mer. C'est vraiment compliqué de trouver des solutions pour essayer de l'inciter à reprendre le chemin de l'eau salée", a ajouté M. Mauger. Ce proviseur de lycée aujourd'hui à la retraite a fondé le GECC en 1997.

Présence "très exceptionnelle"

Aperçue pour la première fois le 16 mai entre Honfleur et Le Havre, près du Pont de Normandie, l'orque est "très probablement arrivée déjà affaiblie vers l'estuaire de la Seine", poursuit-il.

"Son état de santé fait que c'est plus confortable pour elle d'être dans un fleuve parce que c'est moins agité. Elle dépense moins d'énergie", mais "c'est plus compliqué pour se nourrir: il y a moins de proies qu'en mer. Et elle est toute seule alors que ce sont des animaux qui chassent en meute", a-t-il indiqué.

Aider l'animal est compliqué car l'approcher risque de le stresser et "un animal en mauvais état de santé va être beaucoup plus sensible au stress", explique encore M. Mauger.

Le GECC indique que l'animal peut transmettre d'éventuels virus ou provoquer un accident en bougeant.

Le signalement d'orques en Manche est "très, très exceptionnel", selon M. Mauger.

ats, blg, dpa

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