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Le tireur de Strasbourg abattu après 48 heures de cavale

Le bilan des morts s'alourdit à Strasbourg après la fusillade au marché de Noël mardi. © KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA
Le bilan des morts s'alourdit à Strasbourg après la fusillade au marché de Noël mardi. © KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA
Chérif Chekatt aurait tiré sur une équipe de policiers de sécurité publique, qui a riposté. © KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK
Chérif Chekatt aurait tiré sur une équipe de policiers de sécurité publique, qui a riposté. © KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK
Des passants rendent hommage aux victimes de l'attaque. © KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA
Des passants rendent hommage aux victimes de l'attaque. © KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA
De nombreux véhicules de police ont été disposés en travers des rues du quartier du Neudorf pour bloquer la circulation. © KEYSTONE/AP/JEAN-FRANCOIS BADIAS
De nombreux véhicules de police ont été disposés en travers des rues du quartier du Neudorf pour bloquer la circulation. © KEYSTONE/AP/JEAN-FRANCOIS BADIAS
Selon France Info, Chérif Chekatt s'était réfugié dans un entrepôt situé à la Plaine des bouchers, dans le quartier de la Meinau. © KEYSTONE/AP/JEAN-FRANCOIS BADIAS
Selon France Info, Chérif Chekatt s'était réfugié dans un entrepôt situé à la Plaine des bouchers, dans le quartier de la Meinau. © KEYSTONE/AP/JEAN-FRANCOIS BADIAS


Publié le 13.12.2018


L'auteur de l'attentat contre le marché de Noël de Strasbourg, qui a fait trois morts et treize blessés, a été abattu jeudi soir par la police dans la ville, après deux jours de traque. Il était un "soldat" de l'EI, affirme une agence de propagande citée par SITE.

L'homme, âgé de 29 ans, a été abattu dans le quartier du Neudorf, là où sa trace avait été perdue après son équipée sanglante mardi. Une équipe de la brigade spécialisée de terrain de Strasbourg, composée de trois policiers, a aperçu à 21h00 "un individu qui déambulait sur la voie publique" du quartier, a expliqué le ministre français de l'intérieur, Christophe Castaner.

"Cet individu correspondait au signalement de la personne recherchée depuis mardi soir", a poursuivi le ministre. "Ils l'ont interpellé et au moment de cette interpellation pour l'arrêter, ce dernier s'est retourné, faisant face aux fonctionnaires de police en tirant. Ils ont alors immédiatement riposté et ont neutralisé l'assaillant."

Blessé mardi soir

Il était seul au moment où il a été abattu et se trouvait au pied d'un immeuble, d'après une source policière. Le suspect avait été blessé lors d'un échange de coups de feu avec des soldats du dispositif Sentinelle mardi soir avant de disparaître dans le quartier de Neudorf, qu'il connaît bien pour y avoir vécu dans sa jeunesse.

Un très important dispositif de police était déployé jeudi soir, a constaté un journaliste de l'AFP. Les forces de l'ordre ont été applaudies par les badauds, rassemblés au niveau du périmètre de sécurité. "Bravo", ont lancé certains d'entre eux.

Des appels et des témoignages ont été déterminants pour le retrouver. Selon une source proche de l'enquête, une femme, répondant à un appel à témoins lancé mercredi soir, avait signalé avoir vu le suspect dans l'après-midi. Elle avait remarqué qu'il ressemblait au fugitif et qu'il était blessé au bras.

L'agence de propagande de l'Etat islamique, Amaq, l'a présenté comme un de ses "soldats" sur son site internet, sans fournir de preuve. Amaq affirme que l'homme avait répondu "à des appels à cibler des citoyens des pays de la coalition" internationale au Moyen-Orient.

Affiche de Ben Laden

Né à Strasbourg, le suspect avait un passé judiciaire très lourd, avec 27 condamnations en France, en Allemagne et en Suisse. Il était fiché "S" ("sûreté de l'État") pour sa radicalisation islamiste. A chacun de ses séjours en prison -, il avait une affiche de Ben Laden dans une de ses cellules - il avait été repéré pour son prosélytisme "parfois agressif", selon une source proche de l'enquête.

Il était suivi activement depuis sa sortie de prison, et ce jusqu'à mardi, sans que des velléités de passage à l'acte ne soient détectées. Selon le procureur, des témoins l'ont entendu crier "Allah Akbar!", cri de ralliement des djihadistes, lors de son équipée meurtrière de mardi soir.

La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et l'a étendu jeudi soir au chef de tentatives de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste.

Cinq personnes en garde à vue

Dans l'après-midi, le parquet de Paris avait annoncé la mort d'une troisième victime de mardi, un garagiste d’origine afghane en état de mort cérébrale depuis lors.

Une cinquième personne a été placée en garde à vue jeudi dans le cadre de l'enquête. Il s'agit d'un membre de l'entourage du tireur, mais pas de sa famille, précise-t-on de source proche de l'enquête. Quatre autres personnes, le père, la mère et deux frères du tueur, sont pour leur part en garde à vue depuis la nuit de mardi à mercredi.

Deux soeurs ont par ailleurs été entendues jeudi à Paris en audition libre par des enquêteurs et des perquisitions ont été menées en région parisienne, a-t-on appris de source judiciaire.

Mardi soir, peu avant 20h00, l'homme avait pénétré dans le centre historique de Strasbourg au coeur du marché de Noël et avait ouvert le feu à plusieurs reprises sur les passants. Porteur d'une arme de poing et d'un couteau, il avait ensuite échangé des tirs avec les forces de l'ordre, qui l'ont blessé au bras, avant de réussir à s'enfuir en taxi.

Plus de 700 membres des forces de l'ordre, dont 280 enquêteurs de la police judiciaire, selon M. Castaner, étaient à la recherche du suspect.

ats, afp, reu

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