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Vaccin: la pharma s'attend à des validations d'ici fin décembre

La faîtière internationale de la pharma (IFPMA) estime que l'immunité collective pourrait être atteinte l'été prochain seulement dans certains pays (archives). © KEYSTONE/AP/John Cairns
La faîtière internationale de la pharma (IFPMA) estime que l'immunité collective pourrait être atteinte l'été prochain seulement dans certains pays (archives). © KEYSTONE/AP/John Cairns


Publié le 27.11.2020


La faîtière internationale de la pharma (IFPMA), établie à Genève, s'attend à des approbations réglementaires de plusieurs vaccins contre le Covid d'ici fin décembre. Mais son patron estime impossible une immunité collective dans les premiers pays avant juillet 2021.

"Nous ne voulons pas que les autorités de régulation se précipitent", a affirmé vendredi aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU) le directeur général d'IFPMA, le Bâlois Thomas Cueni. Celles-ci "doivent regarder les données, la sécurité des données".

Pour autant, M. Cueni ne cache pas son "optimisme" après les résultats "remarquables" de trois candidats vaccins dans les tests cliniques de phase 3. Même si l'un d'eux devra mener des essais supplémentaires, le Bâlois est convaincu que l'efficacité ne sera pas affectée mais que des "retards" pourraient être observés.

Deux autres produits devraient atteindre cette étape dans les prochains mois. Et il souhaite que dix au moins soient prêts d'ici l'été prochain.

Mais les citoyens ne doivent pas relâcher leur suivi des recommandations sanitaires. Il ne faut pas "menacer les avancées" obtenues face au Covid en honorant les restrictions. Même si des dizaines de millions de doses pourraient être lancées d'ici fin décembre, une campagne d'immunisation dépend des capacités et aussi de la préparation des pays et de leurs citoyens. M. Cueni se dit même "inquiet" de la Suisse dans la réponse à la pandémie.

Selon les estimations, une immunité collective pourrait être atteinte dans les premiers pays, notamment aux Etats-Unis, en juillet prochain, "pas avant". Mais d'autres ne l'obtiendront peut-être pas avant l'été suivant, explique le directeur général. Il appelle à une "harmonisation" des réglementations et à des dispositifs de distribution adaptés pour éviter des difficultés d'acheminement.

Opposé à une demande à l'OMC

M. Cueni rappelle à quel point la fabrication aussi rapide d'un vaccin est inhabituelle. Celui contre Ebola avait pris quatre ans. De même, il faut aussi souvent prévoir une période similaire pour établir les infrastructures requises pour garantir des milliards de doses. Or, quelques mois auront suffi dans le dispositif contre le Covid.

M. Cueni appelle à nouveau à la collaboration entre de nombreux acteurs internationaux et à garantir un accès "équitable". Mais il affirme que la proposition d'exemptions aux brevets, demandée par certains pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) mais contestée par des Etats comme la Suisse, "n'aide pas" pour anticiper d'autres pandémies.

Il ajoute aussi que les entreprises de la pharma ont eu une attitude "responsable". Et il estime que des entités internationales "ont vu des inefficacités" et sont "hautement politisées", ciblant le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Sur les médicaments, le Bâlois estime, contrairement à l'OMS, que le remdesivir a donné lieu à des résultats "contradictoires". Certains pays continuent à le recommander.

ats

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