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Vaud: nouveau paradis pour la forêt dans le Vallon de l'Hongrin

"La nature pourra évoluer librement, les arbres pourront vieillir jusqu'à leur mort naturelle", a expliqué l'inspecteur forestier. © KEYSTONE/MARCEL BIERI
"La nature pourra évoluer librement, les arbres pourront vieillir jusqu'à leur mort naturelle", a expliqué l'inspecteur forestier. © KEYSTONE/MARCEL BIERI


Publié le 18.07.2019


Le Vallon de l'Hongrin abrite depuis ce printemps une nouvelle réserve forestière. Sa superficie de 350 hectares en fait la deuxième plus grande du canton de Vaud, derrière la Pierreuse. Son évolution sera suivie de près.

La réserve se déploie sur le territoire des communes de Veytaux, Villeneuve, Rossinière et Château-d'Oex. Elle s'étend sur 350 hectares entre le massif des Rochers-de-Naye et la Dent de Corjon.

La réserve comprend une partie de réserve naturelle, "dans laquelle il n'y aura plus aucune intervention humaine durant 50 ans", a expliqué jeudi à Keystone-ATS Serge Lüthi, inspecteur forestier du 4e arrondissement. "Cela permettra à la nature d'évoluer librement. Les arbres vont pouvoir vieillir jusqu'à leur mort naturelle".

Une autre partie, dite réserve forestière particulière, autorise des interventions sylvicoles ciblées afin de favoriser certains milieux naturels. Cette combinaison de zones garantit la coexistence de biotopes variés et connectés entre eux, explique le canton dans un communiqué.

Milieu idéal

Le Vallon de l'Hongrin se caractérise par le caractère sauvage de ses forêts. Il constitue un milieu idéal pour le développement d'espèces biologiquement importantes, comme des lichens, des mousses et certains insectes qui prolifèrent en présence de bois mort.

La réserve abrite notamment des hêtres, des sapins, des érables d'altitude ainsi qu'un secteur de pâturage boisé, où des vaches paissent en été. Ce qu'elles pourront continuer à faire: l'exploitation des alpages subsistera, tout comme la randonnée, la cueillette de champignons et la chasse pourront y être pratiquées.

Tirer des enseignements

L'évolution de la réserve sera observée de près. "Nous n'allons pas mettre sous cloche une région et puis ne plus rien faire. On espère en tirer des enseignements. Un suivi sera mis sur pied", a expliqué M. Lüthi.

Le projet lancé en 2015 a été finalisé ce printemps par la signature d'une convention entre l'Etat, les communes et quatre propriétaires privés. Ces derniers ont touché un dédommagement selon la taille et le type de parcelle.

D'autres projets de réserves, souvent plus petites, sont en discussion dans le canton. A ce jour, Vaud a placé plus de 3400 hectares en réserves forestières, soit plus de 3% de sa surface forestière cantonale. A l'instar de la Confédération, il s'est fixé comme objectif d'arriver à 10% d'ici 2030.

ats

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