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Violences à Nantes après la mort d'un jeune tué par un policier

Les violences, qui ont duré une partie de la nuit de mardi à mercredi, se sont produites dans le quartier nantais du Breil où s'est déroulé le drame. Des voitures ont été incendiées, ainsi qu'un centre paramédical situé dans un centre commercial. © KEYSTONE/EPA MAXPPP/OUEST-FRANCE/FRANCK DUBRAY
Les violences, qui ont duré une partie de la nuit de mardi à mercredi, se sont produites dans le quartier nantais du Breil où s'est déroulé le drame. Des voitures ont été incendiées, ainsi qu'un centre paramédical situé dans un centre commercial. © KEYSTONE/EPA MAXPPP/OUEST-FRANCE/FRANCK DUBRAY


Publié le 05.07.2018


Un jeune homme de 22 ans est mort mardi soir à Nantes après avoir été touché par balle par un policier lors d'un contrôle. Son décès a provoqué des violences urbaines dans des quartiers sensibles de cette ville. La situation était toujours tendue mercredi.

Mercredi, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a appelé "au calme", déclarant sur la radio RTL : "évidemment, j'appelle absolument au calme puisque l'Etat de droit sera pleinement respecté". Elle a souligné que les autorités judiciaires et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avaient été saisies "pour que toute la lumière soit faite dans la plus totale transparence" sur la mort de ce jeune homme.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb s'est associé aux appels au calme et a condamné "avec la plus grande fermeté" ces violences. "Il appartient à la justice, et à la justice seule, de faire toute la lumière sur les circonstances qui ont conduit au décès d'un automobiliste à la suite d'un contrôle de police", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le jeune homme tué était sous le coup d'un mandat d'arrêt délivré en juin 2017 par un juge d'instruction de Créteil (région parisienne), a précisé mercredi le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. Il était recherché pour vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs. Il a été touché par balle par un policier après avoir percuté un autre fonctionnaire de police, selon le directeur départemental de la Sécurité publique, Jean-Christophe Bertrand.

Version démentie

Les violences, qui ont duré une partie de la nuit, se sont produites dans le quartier du Breil où s'est déroulé le drame, avec des "prises à partie, des jets de cocktail Molotov" selon M. Bertrand, puis se sont étendues à d'autres quartiers sensibles de Nantes. Des voitures ont été incendiées, ainsi qu'un centre paramédical situé dans un centre commercial, a constaté l'AFP.

La police assure que le policier a tiré en état de légitime défense, une version démentie par des habitants qui affirment avoir assisté à la scène.

Selon le ministère de l'Intérieur, le quartier du Breil faisait l'objet d'un dispositif de sécurisation renforcée à la suite de plusieurs incidents violents survenus le 28 juin.

Situation tendue

Mercredi après-midi, un regain de tension a été observé dans le quartier du Breil, avec la mise à feu d'un véhicule sur un parking. Un journaliste a été frappé par un homme seul. Les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et ont essuyé quelques jets de pierre. En déplacement dans ce quartier, la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, a souligné que la priorité était "le retour au calme".

Dans la soirée, la situation était toujours tendue, sans atteindre le niveau de violence de la nuit précédente: jets de projectiles depuis les fenêtres des immeubles, jeunes qui scandent "assassins, assassins, honte sur vous, cassez-vous" au passage des forces de l'ordre et tirs de grenades lacrymogènes.

Mercredi soir en région parisienne, une marche rassemblant environ 200 personnes a eu lieu dans la banlieue nord de la capitale, de Garges-lès-Gonesse jusqu'au commissariat de Sarcelles, la commune voisine. Il y a eu "quelques tensions sur place", mais "pas d'exactions notables" à part "quelques jets de projectiles", a indiqué à l'AFP une source policière.

Des violences urbaines liées à la mort d'un jeune, notamment lors de contrôles de police, ont éclaté à plusieurs reprises ces dix dernières années en France.

ats, afp

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