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Violences en RDC: trois fois plus de morts au premier semestre

Les civils sont pris en étau dans des conflits qui les dépassent dans la façade orientale de la RDC (image d'illustration). © KEYSTONE/AP/Schalk van Zuydam
Les civils sont pris en étau dans des conflits qui les dépassent dans la façade orientale de la RDC (image d'illustration). © KEYSTONE/AP/Schalk van Zuydam


Publié le 05.08.2020


Plus de 1300 personnes ont été tuées au premier semestre 2020 par des groupes armés en République démocratique du Congo (RDC). C'est trois fois plus que durant la même période en 2019, selon un rapport publié mercredi par les Nations unies.

Entre janvier et juin 2020, "les combattants de tous les groupes armés confondus (...) ont été responsables des exécutions sommaires d'au moins 1315 personnes, dont 267 femmes et 165 enfants", a écrit le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH). Au premier semestre 2019, le bilan était de 416 morts.

Cette explosion est "indicative d'une détérioration de la situation des droits de l'homme dans les provinces en conflit, en particulier l'Ituri, le Sud-Kivu, le Tanganyika et le Nord-Kivu", a jugé le BCNUDH. La façade orientale de la RDC est infestée depuis près de trois décennies par des dizaines de groupes armés.

Depuis décembre 2017, la région aurifère de l'Ituri a notamment renoué avec des violences évoquant un "crime contre l'humanité" d'après les Nations unies, avec des dizaines de milliers de civils déplacés.

Contrôle des terres

Le conflit oppose deux communautés pour le contrôle des terres: les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants. Entre 1999 et 2003, un conflit entre ces deux groupes avait déjà fait plusieurs dizaines de milliers de victimes jusqu'à l'intervention d'une force européenne.

Comme en Ituri, les civils sont pris en étau dans des conflits qui les dépassent dans les provinces du Nord et Sud-Kivu (est) mais aussi dans celle de Tanganyika (sud-est). A la fin octobre, l'armée a lancé des opérations contre tous les groupes armés dans l'est du pays. Malgré ces offensives, les massacres des civils n'ont pas cessé.

Exécutions extrajudiciaires

Le rapport du BCNUDH note par ailleurs que "le nombre de violations commises par des agents de l'Etat a légèrement diminué (-3%)" durant les six premiers mois de l'année. Ces agents sont toutefois accusés d'avoir "été responsables des exécutions extrajudiciaires d'au moins 225 personnes, dont 33 femmes et 18 enfants, sur l'ensemble du territoire de la RDC", selon le document.

ats, afp

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