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Vol MH17: Moscou a laissé un suspect retourner en Ukraine

Des militants ukrainiens brûlaient en septembre dernier des fusées éclairantes lors de leur protestation contre la libération de Volodymyr Tsemakh (archives). © KEYSTONE/EPA/SERGII KHARCHENKO
Des militants ukrainiens brûlaient en septembre dernier des fusées éclairantes lors de leur protestation contre la libération de Volodymyr Tsemakh (archives). © KEYSTONE/EPA/SERGII KHARCHENKO


Publié le 02.12.2019


Le parquet néerlandais a accusé lundi Moscou d'avoir "autorisé" un suspect ukrainien dans l'explosion du vol MH17 à quitter la Russie et à retourner dans l'est de l'Ukraine en refusant d'agréer la demande d'extradition des Pays-Bas.

Volodymyr Tsemakh, un ancien responsable des séparatistes pro-russes, avait été remis à la Russie en septembre dans le cadre d'un vaste échange de prisonniers entre Moscou et Kiev.

Les Pays-Bas ont immédiatement demandé à la Russie l'extradition de M. Tsemakh, soupçonné par les enquêteurs néerlandais d'avoir été impliqué dans le crash de l'avion du vol MH17 en 2014 au-dessus de l'est de l'Ukraine. "Selon des médias, M. Tsemakh est déjà retourné dans sa résidence dans l'est de l'Ukraine", a déclaré lundi le parquet néerlandais dans un communiqué.

"Le ministère public a conclu que la Russie avait volontairement autorisé M. Tsemakh à quitter la Fédération de Russie et avait refusé d'exécuter la demande néerlandaise, alors qu'elle était tenue de le faire en vertu de la Convention européenne d'extradition", a-t-il indiqué. La Convention européenne d'extradition, entrée en vigueur en 1957, est régie par le Conseil de l'Europe, dont la Russie est membre depuis 1996.

Transféré en Russie

Selon le parquet, Moscou a affirmé ne pas être en mesure de localiser M. Tsemakh. Volodymyr Tsemakh, 58 ans, avait été arrêté en juin par les services secrets ukrainiens à son domicile dans le territoire aux mains des séparatistes. Il avait ensuite été transféré en Russie dans le cadre d'un échange historique de prisonniers, malgré les appels des Pays-Bas à ne pas le remettre à Moscou. Les autorités ukrainiennes avaient toutefois différé l'échange pour permettre au parquet néerlandais d'entendre M. Tsemakh.

Le Boeing de la compagnie Malaysia Airlines, parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur en 2014, avait été touché en plein vol par un missile BUK de conception soviétique au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine. Les 298 personnes à son bord avaient péri.

Trois Russes et un Ukrainien seront traduits en justice en mars 2020 aux Pays-Bas pour leur rôle dans cette tragédie. Ils seront probablement jugés par contumace, la Russie et l'Ukraine ne transférant pas hors de leurs frontières leurs ressortissants poursuivis à l'étranger.

ats, afp

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