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Washington et l'Otan mettent en garde Moscou contre une "agression"

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, qui a évoqué la présence de blindés, de drones et de "dizaines de milliers de soldats prêts au combat", a assuré que les Alliés avaient "plusieurs options" en cas d'incursion russe en Ukraine. © KEYSTONE/EPA/TOMS KALNINS
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, qui a évoqué la présence de blindés, de drones et de "dizaines de milliers de soldats prêts au combat", a assuré que les Alliés avaient "plusieurs options" en cas d'incursion russe en Ukraine. © KEYSTONE/EPA/TOMS KALNINS


Publié le 30.11.2021


Les Etats-Unis ont mis en garde mardi la Russie contre toute nouvelle "agression" visant l'Ukraine. Cela au moment où l'Otan se réunit pour envisager ses "options" face au renforcement de la présence militaire russe à la frontière ukrainienne.

"Toute escalade de la part de la Russie serait très préoccupante pour les Etats-Unis comme pour la Lettonie. Et toute nouvelle agression provoquerait des conséquences sérieuses", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à Riga, où les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Alliance atlantique se rencontrent jusqu'à mercredi.

Prévue de longue date, la réunion dans la capitale lettone intervient à un moment d'instabilité sur le flanc oriental de l'Otan, d'autant plus que ses membres doivent aussi se pencher sur la crise migratoire orchestrée par le Bélarus, allié de Moscou.

Les Occidentaux craignent que des mouvements "inhabituels" de troupes russes à la frontière ukrainienne, pour la seconde fois cette année, soient le signe précurseur d'une possible invasion.

"Dizaines de milliers de soldats"

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, qui a évoqué la présence de blindés, de drones et de "dizaines de milliers de soldats prêts au combat", a assuré que les Alliés avaient "plusieurs options" en cas d'incursion russe.

"Nous avons démontré ces dernières années, en riposte à de précédents cas de recours à la force militaire de la part de la Russie contre l'Ukraine, que nous pouvions imposer de lourdes sanctions économiques et financières mais aussi politiques", a-t-il dit avant l'ouverture de la réunion.

Sans détailler ces "options" avant de "consulter" les autres membres de l'Otan, Antony Blinken a aussi fait référence au passé. "Nous avons vu la stratégie russe à plusieurs reprises", qui consiste à "créer de toutes pièces" des "provocations" pour justifier une intervention, a-t-il estimé.

Moscou nie toute intention d'attaquer

Moscou, qui a envahi la Crimée ukrainienne en 2014 et soutient les séparatistes combattant Kiev, a fermement nié préparer une attaque.

"Ils ont parlé d'une possible intervention militaire russe en Ukraine au début de l'année, et vous avez vu que ce n'est pas arrivé", a balayé mardi le président russe Vladimir Poutine, dénonçant les "menaces" occidentales et lançant un avertissement à ceux qui franchiraient ses "lignes rouges".

Ligne de crête

L'Alliance avance sur une ligne de crête: elle veut montrer au Kremlin qu'il ferait face à des coûts élevés s'il recourait à la force contre l'Ukraine, tout en évitant de le provoquer.

Les responsables s'attendent à des discussions sur un soutien supplémentaire à l'armée ukrainienne et un renforcement potentiel des forces de l'Otan déployées le long de son flanc oriental.

Ils soulignent cependant que l'Ukraine, candidate à une adhésion à l'Otan et dont le ministre des Affaires étrangères sera présent à Riga, n'est pas protégée par le pacte de défense collective de l'Alliance.

Menace "hybride" bélarusse

L'angoisse croissante autour de l'Ukraine survient alors que la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, membres de l'Otan, sont confrontés à une autre menace.

Les trois pays accusent l'allié de Moscou, le Bélarus, d'orchestrer la crise migratoire et de faire peser sur l'Union européenne une menace "hybride" en réponse aux sanctions européennes, ce que Minsk dément.

Nouvelles sanctions à l'étude

Jens Stoltenberg et Antony Blinken ont tous les deux accusé à nouveau le président bélarusse Alexandre Loukachenko d'utiliser les migrants "vulnérables" pour déstabiliser les Européens.

"Nous travaillons très étroitement avec l'Union européenne, car ni l'Union européenne ni l'Otan ne disposent de tous les outils. Mais ensemble, nous pouvons apporter une réponse forte", a dit le chef de l'Alliance atlantique.

Le secrétaire d'Etat américain a lui de nouveau prévenu que Washington travaillait en coordination avec les Européens à de nouvelles sanctions contre le Bélarus.

Les tensions le long des frontières orientales de l'Otan et de l'UE se sont apaisées depuis que certains migrants ont commencé à rentrer chez eux en Irak, mais Varsovie et Vilnius insistent sur le fait que la crise est loin d'être terminée.

ats, afp

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