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Washington pâtirait d'une guerre commerciale généralisée (BCE)

Selon la Banque centrale européenne, si Washington s'engage dans une guerre commerciale généralisée, les effets du protectionnisme entraîneraient une chute des marchés boursiers allant jusqu'à 16% à Wall Street. © KEYSTONE/AP/MARK LENNIHAN
Selon la Banque centrale européenne, si Washington s'engage dans une guerre commerciale généralisée, les effets du protectionnisme entraîneraient une chute des marchés boursiers allant jusqu'à 16% à Wall Street. © KEYSTONE/AP/MARK LENNIHAN


Publié le 26.09.2018


La croissance économique aux États-Unis pourrait chuter de plus de 2% la première année suivant une guerre commerciale tous azimuts déclenchée par Washington, prévient la Banque centrale européenne dans un article publié mercredi.

Cette analyse rejoint celles du président de la BCE, Mario Draghi, et du patron de l'Organisation mondiale du commerce, Roberto Azevêdo, qui ont mis en garde contre la montée du protectionnisme, mais sans s'aventurer à chiffrer son impact.

L'institution gardienne de l'euro a simulé l'effet induit par des droits de douane réciproques de 10% que s'infligeraient les États-Unis et ses partenaires commerciaux sur l'ensemble des importations, un scénario beaucoup plus noir que celui suggéré à ce jour par Donald Trump.

Les effets de mesures protectionnistes de cette nature affecteraient le commerce international tout comme la confiance des marchés financiers, conduisant à une hausse des coûts d'emprunt pour les États et une chute des marchés boursiers, allant jusqu'à 16% à Wall Street.

Il en ressort que "l'activité économique aux États-Unis pourrait être inférieure de plus de 2% dès la première année", indique la BCE dans un article à paraître dans son bulletin économique mensuel.

Ce scénario "du pire" prend aussi en compte une contraction de près de 3% du commerce mondial, des "emplois perdus" et une "perte de niveau de vie", prévient l'institution.

D'un côté, les droits de douanes plus élevés pourraient réduire le pouvoir d'achat des ménages et ainsi décourager la consommation et l'investissement.

Un effet positif pourrait néanmoins résulter d'un déplacement de la demande vers des produits d'origine nationale, réduisant ainsi les importations.

Le bras de fer entre les États-Unis et la Chine pourrait lui tourner pendant un moment à l'avantage de l'Empire du milieu, qui vendrait davantage de produits dans des pays tiers au détriment des exportateurs américains.

Plus globalement, le coup porté à la confiance dans le sillage d'une guerre commerciale générale produirait "un impact significatif et plus large sur la production" en faisant reculer l'économie mondiale de 0,75% la première année.

"Le scénario d'une guerre commerciale mondiale aura un effet dramatique", a estimé de son côté mardi à Berlin M. Azevêdo, le patron de l'OMC, devant un parterre de chefs d'entreprise allemands.

Washington lance un "défi aux principes fondamentaux" du commerce mondial et la communauté internationale doit y réagir, a-t-il martelé.

ats, awp, afp

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