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Washington prêt à discuter avec Pyongyang "sans condition"

Rex Tillerson a semblé montrer un changement d'approche de Washington face au nucléaire nord-coréen. © KEYSTONE/AP/SUSAN WALSH
Rex Tillerson a semblé montrer un changement d'approche de Washington face au nucléaire nord-coréen. © KEYSTONE/AP/SUSAN WALSH


Publié le 13.12.2017


Les Etats-Unis sont prêts à négocier avec la Corée du Nord "sans condition préalable", a déclaré mardi le chef de la diplomatie américaine. C'est un changement de ton de Washington, qui exigeait que Pyongyang accepte de renoncer à son arsenal nucléaire.

La Russie et la Chine ont salué mercredi ses déclarations qui semblent assouplir la position de Washington. Même si la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Huckabee Sanders a assuré mardi que le président Donald Trump "n'a pas changé de position sur la Corée du Nord".

Elle n'a pas précisé cette position. Par le passé, M. Tillerson s'était fait publiquement rabrouer par M. Trump pour avoir évoqué l'existence de "canaux de communication" pour "sonder" les intentions du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un en vue d'un éventuel dialogue. "Il perd son temps à négocier", avait tweeté M. Trump début octobre.

Attendre une "période de calme"

"Il n'est pas réaliste de dire: 'Nous allons discuter avec vous seulement si vous venez à la table des négociations prêts à abandonner votre programme'" nucléaire, a indiqué Rex Tillerson lors d'une conférence à Washington.

Jusqu'ici, les Etats-Unis affirmaient que toute négociation ne pouvait porter que sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. "Ils ont bien trop investi là-dedans", a estimé le secrétaire d'Etat américain au sujet du développement de missiles intercontinentaux et d'armes nucléaires par le régime de Pyongyang. "Nous avons dit, du côté diplomatique, que nous sommes prêts à discuter dès que la Corée du Nord voudra discuter", a-t-il expliqué.

Rex Tillerson a toutefois rappelé que des discussions ne pourraient intervenir qu'après "une période de calme". "Ce serait difficile de parler si au milieu de notre discussions vous décidez de tester un autre engin", a-t-il estimé, rappelant les nombreux essais balistiques et nucléaires nord-coréens des derniers mois.

Discours guerrier de Kim

On ignore cependant dans quelle mesure Rex Tillerson, dont l'influence sur la diplomatie américaine paraît faible, bénéficie du soutien du président américain Donald Trump pour proposer une telle ouverture diplomatique.

Au moment même où le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson faisait cette annonce, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a lui alimenté la guerre des mots de ces derniers mois, en faisant connaître son intention de faire de son pays "la puissance nucléaire et militaire la plus forte au monde".

Dans un discours devant des employés du programme balistique, M. Kim a promis de sortir victorieux de "l'épreuve de force" avec les Etats-Unis. La Corée du Nord est devenue une force nucléaire au terme d'un "combat défiant la mort" et en dépit des coûts élevés pour le pays, a-t-il ajouté.

Les grandes puissances tentent de trouver une solution à la crise née de l'accélération des programmes nucléaires et balistiques de la Corée du Nord, condamnés par la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l'ONU a infligé huit trains de sanctions pour convaincre le Nord d'y renoncer, en vain.

ats, afp, reu

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