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Yémen: Handicap International veut être à Hodeïda avant la fin de l'année

Les violences ont fait plus de trois millions de déplacés au Yémen. Ces personnes ne restent pas plus de quelques jours dans la même zone, rendant difficile de garantir un suivi dans la prise en charge des patients (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB
Les violences ont fait plus de trois millions de déplacés au Yémen. Ces personnes ne restent pas plus de quelques jours dans la même zone, rendant difficile de garantir un suivi dans la prise en charge des patients (image d'illustration). © KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB


Publié le 04.09.2018


Handicap International (HI) veut se déployer avant la fin de l'année à Hodeïda, au Yémen. L'ONG souhaite que les consultations prévues jeudi à Genève aboutissent à des mesures de confiance qui amélioreront son accès humanitaire et son impact dans l'ensemble du pays.

Handicap International (dont le nouveau nom international est Humanité & Inclusion, HI) attend depuis six mois l'autorisation d'être active dans la ville portuaire de l'ouest du Yémen, contrôlée par les rebelles Houthis. "D'ici la fin de l'année, nous opérerons à Hodeïda", a affirmé le directeur de l'action humanitaire de l'ONG Jean-Pierre Delomier dans un entretien accordé mardi à Keystone-ATS.

La coalition menée par l'Arabie saoudite a lancé une offensive sur cette ville, avant de la stopper pour éviter la réprobation internationale face à un bain de sang annoncé. Le responsable de HI souhaite envoyer deux personnes pour une évaluation des besoins qui sera suivie d'un dispositif comprenant entre 10 et 20 collaborateurs.

Mais la préoccupation sur l'accès face à la "pire crise humanitaire dans le monde" peut être élargie à l'ensemble du pays en raison aussi des difficultés administratives. HI ne s'appuie que sur 70 personnes au Yémen. "Notre impact est moins élevé" que dans d'autres situations comme la Syrie, dit M. Delomier.

Zones contaminées

En 2017, HI a pu assister environ 6000 personnes affectées physiquement, soutenir près de 8000 autres ou encore distribuer du matériel pour près de 6000 personnes. Sans compter l'aide en liquidités à la population pour contribuer à l'économie locale ou l'éducation de milliers d'habitants aux risques liées aux armes explosives ou restes explosifs de guerre.

Il faudra plusieurs décennies pour décontaminer les zones touchées par les armes. Une estimation approximative, tant le manque d'accès ne permet d'avoir une évaluation plus détaillée.

Trois milions de déplacés

Les violences ont fait plus de trois millions de déplacés. Contrairement à la Syrie, le territoire yéménite n'a pas permis aux civils de se réfugier dans les Etats voisins. Dans ce contexte, "les gens sont très mobiles", insiste le responsable.

Il est difficile de garantir un suivi dans la prise en charge de patients qui ne restent pas dans la même zone plus de quelques jours. Autre problème, HI doit souvent oeuvrer, comme d'autres institutions, pour réduire le déficit de prestations pour les habitants en raison de fonctionnaires qui n'ont plus été payés et d'infrastructures qui s'effondrent.

Encore selon M. Delomier, il faut rapidement d'importants pourparlers politiques pour éviter que le nombre de victimes - plus de 10'000 au total - n'augmente encore. Les parties au conflit doivent arrêter de recourir à des bombardements dans les zones urbaines et ne pas cibler les centres de santé.

Outre cet appel, des mesures de confiance comme une mise sous contrôle international du port d'Hodeïda et l'ouverture de corridors humanitaires pourraient faciliter l'action de l'ONG.

ats

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