La Liberté

La quête du rire national suisse

Arrêt sur images • Qu’est-ce qui fait rire les Suisses? Et les spectateurs du FIFF? Deux questions qui ont trouvé réponse hier, d’abord grâce à un think tank, puis à des micros-trottoirs.

La quête du rire national suisse
La quête du rire national suisse
Patrick Karpiczenko (à gauche) avec Juri Steinhart (centre) et Cathy Flaviano. © Charly Rappo
Patrick Karpiczenko (à gauche) avec Juri Steinhart (centre) et Cathy Flaviano. © Charly Rappo
L'une des équipes de micro-trottoir avec Benoît Bossy, Fabio da Silva et Flore Fernandez (de gauche à droite). Ici, avec un spectateur (à droite). © Charly Rappo
L'une des équipes de micro-trottoir avec Benoît Bossy, Fabio da Silva et Flore Fernandez (de gauche à droite). Ici, avec un spectateur (à droite). © Charly Rappo
Les participants au micros-trttoirs de l'Eikon sont invités à parler d'humour devant la caméra en portant un nez de clown. © Charly Rappo
Les participants au micros-trttoirs de l'Eikon sont invités à parler d'humour devant la caméra en portant un nez de clown. © Charly Rappo

Déborah Loye

Publié le 24.03.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

> Retrouvez les images du festival dans les galeries photos <

Un nez de clown

Les participants aux micros-trottoirs de l’Eikon sont invités à parler d’humour devant une caméra en portant un nez de clown. Cathy Flaviano, membre de la direction des programmes de Radio SRF 1, a répondu à la question «Pouvez-vous rire de tout?»: «Non, je ne crois pas. Ne me demandez pas où sont mes limites, je n’y ai encore jamais pensé. Je crois que l’on devrait toujours pouvoir rire de soi-même. D’ailleurs, porter un nez rouge de clown est le symbole parfait de l’autodérision! Mais là je crois que ma vanité reprend le dessus… Je le retire. Voilà, c’est tout.»

Oder lustig?

Les scénaristes et réalisateurs Juri Steinhart et Patrick Karpiczenko (de g. à d.) étaient les dignes représentants de la Suisse allemande lors du think tank modéré par Cathy Flaviano (à dr.). Patrick Karpiczenko a souligné que les Suisses alémaniques étaient moins attachés aux jeux de mots que les Romands: «Nous rions plutôt de nos attitudes, nous nous moquons de nos tics…» A la question «L’humour a-t-il des limites?», la barrière de rösti est tombée. «Dès qu’une scène m’expose sur le plan politique, je me demande si elle est vraiment nécessaire pour l’histoire», a affirmé Juri Steinhart. Les Romands en présence ont approuvé.

Drôle?

«Qu’est-ce qui fait rire les Suisses?» Voilà la tortueuse question que cinq personnalités du cinéma suisse se sont posée lors du think tank du même nom au FIFF hier matin. «Il est difficile de définir un rire national», a concédé Véronique Reymond (à g.), scénariste, réalisatrice et actrice venue en compagnie de sa collègue Stéphanie Chuat. Et d’ajouter «Pour franchir le Röstigraben, il faut des formes non verbales, comme les spectacles du clown Dimitri ou des Mummenschanz». La barrière de rösti ne serait donc composée que… de mots? «Le manque de compétences linguistiques est un obstacle depuis trop longtemps», a renchéri Antoine Jaccoud, scénariste et écrivain.

Pouvez-vous rire de tout?

Benoît Bossy, Fabio Da Silva Fernández et Flore Pillet (de g. à d.) forment l’une des équipes chargées de filmer les micros-trottoirs du FIFF. Un projet en partenariat avec l’Eikon, école fribourgeoise de communication audiovisuelle, en lien avec la section «Décryptage» consacrée à l’humour. Tout au long de la semaine, les étudiants de l’Eikon vont à la rencontre des spectateurs et les interrogent sur les limites du rire. «Environ 30% des gens affirment ne pas pouvoir rire de tout, expose Flore Pillet. La question de la religion est délicate. J’ai l’impression que les attentats contre «Charlie Hebdo» ont frustré le rire.»

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11